Vous devriez être des maîtres
Avec le temps vous devriez être devenus des maîtres, vous avez de nouveau besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous en êtes venus à avoir besoin de lait, non de nourriture solide. (Hébreux 5, 12.)
Il y a malheureusement peu d’enseignements, ni dans les assemblées, ni dans la vie quotidienne, qui montrent comment parvenir à être parfaitement équipé pour l’œuvre du ministère. Au lieu de se nourrir pour pouvoir se développer et atteindre l'âge adulte, les fidèles étanchent leur soif des années durant avec un peu de lait. En absence de nourriture solide, ils restent des petits enfants auxquels il faut dire ce qu’il faut faire et ne pas faire. Beaucoup n’ont jamais entendu parler de cette nourriture solide qu’évoque Jésus Christ:
Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin. (Jean 4, 34)
L’absence flagrante de cette nourriture spirituelle solide est avant tout imputable à ceux qui annoncent la Parole de Dieu. N’est-ce pas leur vocation de rendre tout homme parfait dans le Christ ? Plutôt que de consoler les assemblées avec le lait des articles fondamentaux de la foi, comme les baptêmes, le repas du Seigneur, l’imposition des mains, la résurrection des morts et le jugement éternelle (Hébreux 6, 1-3), les apôtres et leurs collaborateurs ont montré à travers leur vie pieuse, comment le fruit de l'esprit (les vertus de Christ), tel que : la justice, la vérité, l’humilité, la compassion, la douceur, etc.), se développe et se déploie dans une vie.
Ce Christ, nous l'annonçons, avertissant tout homme et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait dans le Christ. Et c'est bien pour cette cause que je me fatigue à lutter, avec son énergie qui agit en moi avec puissance. (Colossiens 1, 28)
On ne sert pas Dieu avec de beaux discours, de grands rassemblements et de riches collectes, mais en annonçant ce que Jésus Christ a fait et enseigné pour rendre tout homme parfait et lui permettre de vivre une vie victorieuse et bienheureuse. Les enseignements de Christ procurent le bonheur - le paradis sur terre - à tous ceux qui, dans l’esprit du sermon sur la montagne, sont pauvres en esprit, compatissants, humbles, justes, doux, purs et paisibles. Ne pas proclamer en esprit et en vérité cet enseignement de Christ, c’est mépriser l’Évangile. Annoncer Christ, exhorter, instruire et encourager tout homme, les croyants principalement, avec sagesse et patience en vue de leur perfectionnement est le ministère de tous les serviteurs de Dieu.
Et puisque foi vient de ce qu’on entend, l’apôtre Paul s’appliquait à proclamer la parole de vie avec une patience inlassable pour que chacun en particulier apprenne à aimer et à garder les enseignements de Jésus Christ. Ce à quoi il exhorte aussi Timothée :
Proclame la parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte, avec une patience inlassable et le souci d'instruire. (2 Timothée 4, 2)
Il faut souvent du temps pour que la parole de Dieu puisse susciter cette foi dans les cœurs qui fait comprendre que Dieu donne volontiers et la grâce et la force pour le vouloir et le faire. Et lorsque la foi suscite cela nous devenons aussi reconnaissants et bienheureux.
Déjà au temps de Paul, la saine doctrine était difficilement supportée. Et aujourd’hui les hommes aiment encore plus les divertissements et des fables ; ils admirent les orateurs dont les paroles chatouillent leurs oreilles, davantage que la vérité qui sauve. Ainsi, de plus en plus de communautés recourent à des prédicateurs professionnels ; des employés qui souvent, en fonction de leur salaire, travaillent le moins possible et voyagent le plus possible. Ils aiment raconter comment ils ont été utile « dans d’autres assemblées » et consolent leurs auditeurs crédules avec la promesse : « Vous aussi vous aurez la vie éternelle par grâce et sans des œuvres ». Mais que Jésus invite ceux qui veulent le suivre à se renier, à porter leur croix et à tout abandonner pour avancer sur la voie étroite qui mène à la vie, cela n’est plus guère mentionné par ces mercenaires.
Mais s’il arrive qu’un fidèle serviteur de Dieu proclame la vérité évangélique et qu’il exhorte les croyants à aimer et à observer les commandements de Christ, on voit aussitôt se lever des scribes et des pharisiens qui mettent en garde contre une vie d’esclavage et vouloir se sauver soi-même. D’où cette exhortation de Paul à Timothée:
Pour toi, sois prudent en tout, supporte l'épreuve, fais œuvre de prédicateur de l'Évangile, acquitte-toi à la perfection de ton ministère. (2. Timothée 4, 5)
S’acquitter à la perfection de son ministère veut dire : annoncer Jésus Christ, le chemin, la vérité et le vie, de manière à donner aux hommes envie d’une vie de victoire. Obtenir la grâce de Dieu pour un vouloir et faire est, en soit, le vrai Évangile, la merveilleuse bonne nouvelle que les disciples de Christ proclament ; les autres choses sont secondaires.
Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour proclamer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. (1 Pierre 2, 9)
Beaucoup d’hommes apprécient les vertus, mais combien veulent s’en enrichir eux-mêmes ? Et combien pensent employer du Zèle? Pour atteindre un but, il faut des enseignants et des apprentis, des élèves. Lorsque les maîtres font leur tâche avec zèle et que les élèves écoutent et travaillent avec zélés, il y aura un bon résultat. D’où cette exhortation si importante:
Apportez encore tout votre zèle à joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la tempérance, à la tempérance la constance, à la constance la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité. (2 Pierre 1, 5-7)