Une paix pour tous

Il [Christ] est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près... (Éphésiens 2, 17)
Une multitude d’anges de l’armée céleste annoncèrent la naissance de Jésus-Christ à des bergers par ce chant de louange :
Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes objets de sa complaisance ! (Luc 2, 14)
Et vers la fin de sa vie, Jésus consola ses disciples avant de les quitter en leur disant :
Je vous laisse ma paix ; c’est ma paix que je vous donne ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. (Jean 14, 27)
Sa vie durant Jésus-Christ a annoncé la paix du cœur et la paix entre les hommes aussi bien aux enfants d’Israël qui étaient « près » des promesses divines et aux païens qui en étaient « loin ». L’Esprit et la parole de Christ œuvrent toujours à réunir les hommes - aussi bien les Juifs que les païens - dans une entité où règne la communion et la paix : l'Israël spirituel - le peuple de la nouvelle Alliance. Cette entité (appelé aussi le corps de Christ) est composée de membres qui sont tous « des enfants de paix ». (Luc 10, 6) Ce sont des croyants qui d’avance ont espéré dans le Christ parce que prédestinés, selon le dessein de Dieu, à être saints et fidèles pour servir en paix à la louange de sa gloire. (Éphésiens 1, 11-12)
En attendant de rejoindre ceux qui les ont précédés dans le royaume éternel de Dieu, les saints et fidèle dirigent leur pas dans le chemin de la paix. (Luc 1, 79) Tout en étant dispersés et étrangers dans le monde, ils s'attachent (parce qu’ils ne sont pas de ce monde) aux « choses d'en haut » (Colossiens 3, 2) et font tout leur possible, dans la mesure où cela dépend d’eux, pour vivre en paix avec tous les hommes. (Romains 12, 18) Ce comportement intrigue quelque peu les personnes religieuses et incrédules qui aiment le monde et les choses de ce monde. Ils n'ont de cesse de haïr les saints et fidèle et de les persécuter en paroles et en actes en les accusant de former une secte. (Actes 24, 14) Ne faisaient-ils pas de même avec Jésus-Christ qu’ils traitèrent d’ami des gens de mauvaise vie ? (Luc 15, 2)
Cependant, le royaume de Dieu n’est ni une secte ni une religion mais une vie dans la justice, la paix et la joie dans l'Esprit Saint. (Romains 14, 17) Le monde politique et religieux fait certes beaucoup d’efforts pour établir la paix entre les religions et les nations pour éviter de recourir aux affreuses guerres fratricides du passé. Toutefois, ces pactes de non-agression, pour louables qu'ils soient, ne sont pas « la paix de Dieu » mais de simples armistices qui couvrent des désaccords et des propres intérêts. Ces arrangements de façades n'empêchent pas les gens à croire et suivre « les marchands d'âmes » plutôt que l'Évangile de Jésus-Christ. En effet, si les différentes assemblées religieuses annonçaient l’Évangile de Christ leurs membres vivraient en paix avec tout le monde et Christ n'aurait pas honte de les appeler ses frères.
Ceux qui se contentent de la Rédemption par le sang de Christ (qui est mort pour tous les hommes) trouvent un semblant de communion entre eux dans des ententes et des rencontres entre « églises sœurs ». Mais comme la Rédemption en Christ engendre avant tout une nouvelle naissance chez ceux qui lui obéissent, il ne leur est pas possible d’être en intime communion avec ceux qui - comme Ismaël, l’enfant d’Agar - sont enfantés pour une vie dans la servitude. (cf. Galates 4, 21-31)
Pour jouir d’une véritable communion les uns avec les autres, il faut naître de « la femme libre » : de la Jérusalem d'en haut - la cité de paix. C’est elle la mère spirituelle qui procure la vie véritable. C'est la Jérusalem d'en haut, la cité de paix que nous servons et c'est d'elle que nous hériterons si nous persévérons fidèlement dans la foi jusqu'à la fin dans notre parcours terrestre.
Bien sûr, tant que nous vivons sur terre, nous trouvons dans les meilleures assemblées aussi des croyants avec lesquelles nous n'avons pas une véritable communion dans l'Esprit Saint. Et pourquoi pas ? Parce que ces personnes fréquentent ces assemblées sans avoir renoncé à leur entendement humain. Dans la parabole de l’ivraie et du bon grain, les serviteurs demandèrent à leur maître :
Veux-tu donc que nous allions arracher cette mauvaise herbe ? Non, répondit le maître, en arrachant la mauvaise herbe, vous risqueriez de déraciner en même temps le blé. Laissez pousser les deux ensembles jusqu'à la moisson. (Mathieu 13, 24-30)
Que faire ? Aussi longtemps que ces personnes ne pèchent pas ouvertement, nous devons les supporter. Ce n'est que lorsque le filet jeté en mer est rempli de toutes sortes de poissons qu'il est tiré à terre pour être trié : ce qui est bon est alors mis dans des paniers et ce qui ne vaut rien est rejeté à la mer. (Mathieu 13, 47-48) Il y a cependant une différence entre ceux qui sont pris dans le filet de l'Évangile pour avoir cru son message et ceux qui sont pris dans les filets des partis religieux parce qu’ils ne croient pas l'Évangile.
Quoi qu'il en soit, pour préserver la paix de Dieu dans le cœur, il est préférable de ne pas entretenir de relations étroites et intimes avec ceux qui, tout en se faisant appeler frères et soeurs, vivent dans l'immoralité, aiment l'argent et les idoles, sont calomniateurs, adonnés à la boisson ou enclin aux affaires malhonnêtes. Avec des gens de la sorte, il ne faut pas partager de repas ni rompre le pain de la communion. (1 Corinthiens 5, 11)
L’entendement des disciples de Christ et l’entendement du monde impie et incrédule est, heureusement, séparé par un profond et large abîme. Un abîme qui empêche que la pureté et la sainteté des uns soient souillées par l'incrédulité et l'impiété des autres. (cf. Luc 16, 26) L'existence de cet abîme montre clairement pourquoi il n'y a plus d'espoir pour ceux qui, après avoir reçu la connaissance de la vérité, franchissent de nouveau cet abîme en retournant dans le monde du péché et de l'impiété. (Hébreux 6, 4-6)
Cependant, il ne n'appartient pas à ceux qui ont reçu la connaissance de la vérité de juger les autres ; c'est Dieu qui les jugera. Le rôle d'un disciple est de veiller sur lui-même pour ne pas se mettre de nouveau avec les incrédules sous un joug étranger.

K. Woerlen (publié le 15 août 2020)