S’approcher de Dieu

En lui nous avons par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance. Aussi je vous demande de ne pas perdre courage à cause des afflictions que j'endure pour vous : elles sont votre gloire. (Éphésiens 3, 12-13)
Qu’endurer des afflictions pour l’Évangile soit une gloire et participer aux souffrances de Christ un honneur semble être un paradoxe. Pourtant l'apôtre Paul était prêt à supporter de nombreuses et diverses souffrances et tribulations pour devenir conforme à Christ :
Pour lui je souffre jusqu’à porter des chaînes comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas enchaînée. C’est pourquoi j’endure tout pour les élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus avec la gloire éternelle. (2 Timothée 2, 9-10)
Évidement il y a souffrances et souffrances. Tous les hommes, les croyants comme les non-croyants, connaissent des souffrances physiques et morales dues aux vicissitudes de la vie tel que maladies, catastrophes, malheurs, deuils, etc. Les croyants souffrent généralement d’une mauvaise conscience « après avoir péché » ; d’autres souffrent à cause des efforts qu’ils font « pour ne pas pécher » ; mais bien peu sont prêt à endurer les souffrances, comme Christ, pour « n’avoir pas péché ». Aux croyants sincères qui ne comprennent pas que l’on puisse être maltraité lorsqu'on vit pieusement, l’apôtre Pierre écrit :
C'est une grâce que de supporter, par égard pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement. Quelle gloire, en effet, à supporter les coups si vous avez commis une faute ? Mais si, faisant le bien, vous supportez la souffrance, c'est une grâce auprès de Dieu. Or, c'est à cela que vous avez été appelés… (1 Pierre 2,19-20)
L’ignorance que « les souffrances de Christ » fassent partie de la vocation d’un disciple fait que les croyants se découragent facilement. C’est pourquoi, l’apôtre Paul les cherche à encourager en leur demandant de se rappeler des souffrances qu'il endure pour eux, et de se fortifier par la Parole pour laquelle il souffre en leur expliquant :
Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. (2 Timothée 3, 12)
Nous devons savoir que Satan enrage quand des âmes échappent à ses griffes et qu'il commence aussitôt à combattre ceux qui reçoivent le royaume de Dieu dans leur cœur. C'est pourquoi, nous devons rester vigilants et défendre notre foi.
Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé. (1 Timothée 6, 12)
Ce combat de la foi ne doit jamais être dirigé contre les hommes, mais contre le prince du monde des ténèbres, contre les esprits méchants qui s'infiltre dans les cœurs pour y répandre leur ivraie. Personne ne les voit agir, mais le résultat est là : l'ivraie qu'ils sèment pousse si promptement qu'il est très difficile à le supprimer. C'est pourquoi, nous devons être vigilants et nous tenir sous la direction de l'Esprit Saint.
Ce n'est pas un hasard que des persécutions s'abattent sur ceux qui marchent dans les traces que Jésus Christ a laissées. Ceux qui se vantent n’être ni persécutés ni rejetés à cause de Christ, vivent encore avec un voile sur le cœur. (cf. 2 Corinthiens 3, 15-16) Parce qu’il avait les yeux fixés au loin sur la rétribution promise, Moïse préféra fuir l'impiété de la cour de Pharaon, aimant mieux partager les souffrances de son peuple que d’avoir pour un temps la jouissance du péché. Subir le mépris et les outrages, comme le Messie à venir, lui paraissait une richesse supérieure aux trésors de l’Égypte. (Hébreux 11, 24-267)
Le diable s’en prend aux saints et fidèles en se servant de préférence des gens religieux et de personnes qui sont au service des autorités de ce monde. Les apôtres avaient souffert comme des malfaiteurs pour avoir osé dire aux autorités religieuses qu'ils ne servaient pas Dieu mais le diable. Rien n'est plus difficile que de s'entretenir avec des personnes qui croient être quelque chose, notamment avec les pharisiens et sadducéens de nos jours qui utilisent l’Évangile comme leur gagne-pain et qui n’admettent pas que leur foi et leur justice ne sont qu'illusion. C'est toujours de la part des pécheurs que les saints souffrent lorsqu’ils ne se comportent pas comme les impies.
S’imaginant servir la gloire de Dieu, Saul, un pharisien irréprochable selon la Loi, persécutait à mort « la secte des nazaréens ». Ce n'est qu'après sa conversion qu’il reconnut sa méprise. Aussi, après être né de nouveau, il changea son nom Saul en Paul et travaillait inlassablement à amener à l’obéissance de la foi aussi bien les juifs que les païens. Aux juifs, il faisait comprendre que la gloire humaine n'est que vanité et ténèbres, et, aux païens, il dévoilait leur tâtonnement à trouver Dieu et leur enseignait l’Évangile de Christ qui conduit des ténèbres à la lumière, de la puissance de Satan à Dieu. (Actes 26, 17-21)
En dehors des « afflictions et tribulations » provenant de l’extérieur, les saints doivent aussi apprendre à endurer des « souffrances spécifiques » causées par des frères et sœurs des églises et assemblées. Car il n’est pas aisé de maintenir la paix entres des personnes d'origines et de coutumes si différentes telles que les Juifs, les barbares, les scythes et les esclaves. Ainsi l'apôtre estima utile de rappeler aux assemblées :
Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage, afin qu'ils aient le cœur rempli de consolation, qu'ils soient unis dans l'amour, et enrichis d'une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ, mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. (Colossiens 2, 1-3)
Beaucoup de prédicateurs se conduisent malheureusement comme si jamais ils n'avaient fait ni erreurs ni rien de mal ou d'injuste. Cet orgueil les empêche à être transformés en des hommes spirituels et condamne leurs ouailles à rester des petits enfants. C'est en vain que l'on cherche dans leurs assemblées ceux qui aiment comme le Seigneur a aimé, ceux qui sont marqué du sceau de l'Esprit : ce sceau de la vérité et de l'amour qui est le lien de la perfection. Lorsqu’un cœur n’est pas rempli d’amour, il ne faut prétendre à prêcher l’Évangile !
La foi véritable engendre cet amour vrai qui surpasse toute connaissance et qui procure cette joyeuse assurance qui permet de s’approcher du Père et de lui parler comme à un ami que l'on regarde droit dans les yeux. En toute confiance nous pouvons tout lui dire, même ce que nous ne pouvons confier aux hommes. C’est notre privilège que de pouvoir s'approcher avec assurance du trône de la grâce pour être secourus dans tous nos besoins. (Hébreux 4, 16)
L’appartenance au corps de Christ s’exprime à travers l'assurance et la confiance que nous avons pour converser avec le Seigneur. Et comme nous ne savons par nous-mêmes que rarement ce qu'il convient de demander :
L’Esprit vient au secours de notre faiblesse ; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ;  mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables… (Romains 8, 26)

K. Woerlen (publié le 5 octobre 2018)