Prédestinés dans l'amour de Dieu

Dieu nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption en Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé. (Éphésiens 1, 5-6)
Notre élection se fait selon un plan que Dieu a conçu en toute liberté dès avant la fondation du monde. Son but est de faire des humains ses héritiers (et cohéritiers de Christ) qui seront « la louange de la gloire de sa grâce ». Selon son sage et bienveillant dessein il a porté son choix sur les hommes avant même qu’ils aient fait ni bien ni mal. Ceux qui lui croient, il les appelle à la vie au moyen de la Rédemption en Jésus-Christ et en vertu de sa promesse les adopte comme ses enfants. Beaucoup sont appelés, mais en raison d’une incrédulité dominante il n’y a que peu d’élus. (Matthieu 22, 14)
Abraham est un modèle de foi. Il avait plusieurs enfants, certes, mais un seul qui soit né en vertu d’une promesse de Dieu : Isaac. Par référence à la promesse de Dieu, d’une part, et par référence à la foi d’Abraham, d’autre part, les anciens ont donné à Isaac les surnoms de « enfant de la promesse » et « enfant de la foi ». En effet, Dieu avait promis à Abraham de faire de lui une source de bénédiction. (Genèse 12, 2) Cette promesse a trouvé son véritable accomplissement en Jésus-Christ issu de la lignée d’Isaac. C’est par la foi en Christ que se lève une nouvelle race d’enfants de Dieu : le peuple élu. Ce sont les enfants spirituels d’Abraham qui forment, malgré leurs diversités, un seul corps avec Christ : l’Église, qui recevra l’héritage qui lui a été promis. (Hébreux 9, 15)
Les autres descendants d’Abraham - ceux qui ne veulent pas croire en Jésus-Christ - continueront à vivre dans la servitude et l’esclavage des rudiments de ce monde. Aussi longtemps qu’ils refusent que Jésus-Christ les aide, ils resteront le jouet de leurs désirs, convoitises et passions et devront se contenter de jouir tout au plus de quelques bénédictions terrestres. Certes, leur manque de foi ne les empêche nullement à pratiquer une religion pour s’attirer la faveur des dieux. Mais comme les sacrifices n’ont pas le pouvoir de rendre parfait les adorateurs en leur conscience, (Hébreux 9, 9) ils continuent comme le vieux serpent à ramper dans la poussière.
Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé... (Marc 16,16)
Pour être en communion avec Dieu, les croyants doivent être entés sur le corps de Christ et former un même être avec lui. Cette « greffe » se réalise au moyen du baptême de foi où, par une mort semblable à celle de Christ et par une résurrection qui est aussi semblable à la sienne, ils deviennent membres de son corps. (Romains 6, 5) Ceux qui ont été baptisé véritablement dans la mort de Christ peuvent en toute simplicité affirmer :
Je suis crucifié avec Christ ; et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. (Galates 2, 20)
Comme membre du corps de Christ, il leur appartient alors de veiller à ne jamais « descendre de la croix » et à manifester la vie de Christ dans leur corps mortel. (2 Corinthiens 4, 10) Car personne ne peut hériter avec Christ sans rester enraciné dans son amour et sans porter beaucoup de fruits.
Il y a un Esprit, mais diversités de dons ; un Seigneur, mais diversités de ministères ; un Dieu, mais diversités d’opérations. (1 Corinthiens 12, 4-5)
Le corps de Christ est nécessairement unique et parfaitement un puisqu’il n’y a pas plusieurs mais « un seul corps et un seul Esprit ». (Éphésiens 4, 4) De ce fait il y a des relations multiples entre Christ et les membres de son corps, mais une relation unique entre Dieu et Christ, la tête du corps. L’unicité est propre à Dieu, la diversité propre aux hommes. C’est cette diversité parmi les membres qui nous oblige, justement, à veiller les uns sur les autres pour que l’harmonie soit conservée dans les assemblées. Comme dans le mariage, nous devons veiller à ce que nul ne sépare ce que Dieu a joint. (Marc 10, 9) Nous devons être au clair que les individualistes n’ont pas leur place dans l’Église. Celui qui cherche à se dissocier des autres, pour hériter en solitaire, se place en dehors du corps de Christ.
Mais au fait, qu’est-ce que l’Église ? L’Église est universelle, par-delà toutes églises particulières ; elle est le reflet de l’unité qui règne entre le Père et le Fils. L’Église est aussi inséparable de Christ que le corps de la tête ; elle est le reflet de l’harmonie qui règne entre la tête et les membres et entre les membres eux-mêmes. L’Église est formée des élus de Dieu qui, rejetés par les incrédules et le monde, obtiennent « le salut de leurs âmes comme prix de leur foi » ; elle est édifiée avec ceux qui ont tout renoncé et qui sont trouvés « saints et irréprochables » devant Dieu. L’Église rassemble ceux qui affermissent leur vocation dans les afflictions et les épreuves de la vie et qui s’écrient en Esprit et en vérité : « Abba, Père ! »
Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. (Romains 8, 9)
Christ est venu du ciel avec cette grâce pleine de bonté qui nous réunit et enrichit dans son amour éternel. En lui et grâce à l’Esprit d’adoption, nous avons pleinement tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété. Nous pouvons savourer « la liberté glorieuse des enfants de Dieu » et partager avec Christ son amour divin dans son royaume de justice, de joie et de paix.
Adam tomba par incrédulité avant de connaître le bien et le mal. Israël tomba par faiblesse parce que la loi était impuissante face aux désirs de la chair. (Romain 8, 3) Qu’en est-il de nous ? Assurément nous n’avons plus besoin de tomber, vu les forces, les grâces et les bénédictions dont Jésus-Christ nous comble. Veillons seulement à ne jamais utiliser cette liberté dont nous jouissons en Christ comme prétexte pour couvrir quelque méchanceté.
Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte devant Dieu. (2 Corinthiens 7, 1)
Celui qui pèche est du diable. (1 Jean 3, 8) Un pécheur n’est pas un chrétien, et un chrétien n’est pas un pécheur. Il n’y a pas de troisième voie. C’est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable. (1 Jean 3, 10) Soyons clair : Nul ne peut se trouver en même temps en Christ et en dehors de lui. En Christ, notre esprit jouit d’une si grande liberté que la chair lui est assujettie. Mais si nous négligeons de travailler à notre salut et de nous sanctifier avec crainte et tremblement, nous risquons d’être séparés de Christ. Le péché se tient toujours devant notre porte (Genèse 4, 7) et le malheur nous guette dès que nous accordons quelque liberté à la chair. Ne courons pas le risque de retomber dans les griffes du diable.
Depuis que nous sommes ressuscités avec Christ notre esprit régénéré demeure dans le royaume céleste. De ce fait nous sommes parfaits selon l’esprit mais non selon le corps. Comme nous ne sommes pas encore accomplis, nous devons patienter et attendre l’avènement de Christ pour pouvoir revêtir l’incorruptibilité et rejoindre l’esprit qui aura précédé notre corps. (1 Corinthiens 15, 54) Dieu nous destine à être « la louange de la gloire de sa grâce » en nous rendant conforme à l’image de son Fils.
Cette transformation se réalise dans nos vies dès lors que nous disons, nous aussi, à l’exemple de Christ :
Voici, je viens… pour faire, ô Dieu, ta volonté. (Hébreux 10, 7)
Jusqu’au terme de notre vie terrestre nous avons tous les jours des occasions d’apprendre davantage pour faire honneur à notre élection d’être à « la louange de la gloire de sa grâce ».

K. Woerlen (publié le 15 juin 2019)