Pour l'oeuvre du ministère

C'est lui encore qui a donné aux uns d'être apôtres, à d'autres d'être prophètes, ou encore évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les saints pour l'œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ. (Éphésiens 4, 11-12)
En écrivant à l'église à Corinthe, l'apôtre Paul appelle les croyants aussi bien des « saints » que des « petits enfants dans le Christ ». À ses yeux, l’assemblée avait grand besoin d’évoluer pour pouvoir former cette habitation de Dieu en esprit qu’est le corps du Christ. Elle manquait de serviteurs de Dieu capables, par leur exemple de vie, à instruire et encourager les saints à collaborer à la construction de ce corps.
Le corps humain est une illustration d’une assemblée chrétienne qui fonctionne harmonieusement. (1 Corinthiens 12, 12) En effet, un corps possède plusieurs membres qui, tout en ayant leur utilité propre, lui prêtent main-forte, aucun n’agit pour son propre compte.
Cependant, il est manifeste de nos jours que beaucoup d’assemblées ne fonctionnent pas comme un corps. Quand beaucoup de personnes se réunissent, on constate généralement un grand nombre d'intérêts divergents. Dans les assemblées chrétiennes, cela révèle un manque de fidélité des serviteurs qui négligent de travailler avec les saints pour les rendre utile pour l’œuvre du ministère.
Tous « les petits enfants dans le Christ » désirent, naturellement, « le lait non frelaté » de la Parole de Dieu. Ils ont besoin d'entendre et de croire qu'il est possible d'être crucifié avec Christ pour que tout ce qui n’est pas digne de lui disparaisse. Lorsque ce fondement est posé dans une vie, les serviteurs devraient travailler au perfectionnement des saints en rendant vivante leur foi en cette Parole de Dieu qui est efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants. Ce ne sont pas les théories et les paroles humaines, mais la Parole de Dieu, qui jugent les pensées et les intentions du cœur et stimulent les fidèles à obtenir par l’usage des sens exercés au discernement du bien et du mal.
C’est en prêtent foi à la Parole de Dieu que nous pouvons choisir dans nos tribulations d’être soit une victime, soit un offensé qui veut garder raison. En exerçant les bons choix, « le petit enfant dans le Christ » se développera et mûrira progressivement.
Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous laisserons plus ballotter et emporter à tout vent de la doctrine, au gré de l'imposture des hommes et de leur astuce à fourvoyer dans l'erreur. (Éphésiens 4, 14)
Parce qu’ils ne reçoivent pas l’aide nécessaire beaucoup de croyants sont ballottés et emportés à tout vent de doctrines qui les fourvoient dans l’erreur. Consciemment ou non, ils aspirent à une victoire sur le péché et au bonheur. Et lorsqu’ils entendent parler d'une nouvelle communauté, ils s’imaginent pouvoir y obtenir l'aide qui leur fait défaut ; mais très vite vient la déception. Puis ils entendent parler d’une autre réunion réveillée... mais là aussi vient la déception à la place de la victoire sur le péché. Ces pauvres âmes crédules sont ainsi entraînées ça et là par de nouvelles doctrines en vogues.
Que d’évangélistes, pasteurs et docteurs ont étudiés avec soins les Écritures, souvent dans des écoles bibliques, convaincus d’y trouver la vie éternelle. Ils débattent d’enseignements, d’opinions, de doctrines et d’article de foi, mais ne viennent pas à Jésus pour le suivre dans ses traces et recevoir la véritable vie, une vie de victoire sur le péché. (Jean 5, 39-40) Quelle aide peuvent bien apporter ces pasteurs et bergers dans une assemblée ? S’ils sont incapables d’aider les croyants à s’affranchir du vieil homme et ses œuvres, ce sont des mystificateurs.
De vrais serviteurs de Dieu travaillent au perfectionnement des saints en vue de l’édification du Corps du Christ. Ils ne se lassent pas d'exhorter et de raviver la foi des frères et sœurs pour qu’ils affermissent leur vocation et leur élection. En effet :
Vivant selon la vérité et dans la charité, nous grandirons de toutes manières vers Celui qui est la Tête, le Christ, dont le Corps tout entier reçoit concorde et cohésion par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et l'actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même, dans la charité. (Éphésiens 4, 15-16)
Les prédications et les enseignements peuvent être éloquents, mais s’ils n’aident pas les auditeurs à former un corps dont les membres s’édifient mutuellement, ce n’est plus l'enseignement du Christ. Les opinions et les points de vue peuvent impressionner, certes, mais lorsqu’ils ne sont pas accompagnés de patience, de miséricorde et de bonté, ils empêchent toute croissance spirituelle.
L’apôtre Paul n’était pas un prédicateur éloquent, mais un berger et un docteur qui remplis d’amour annonçait, avec humilité, douceur, patience et sagesse, aux âmes assoiffées ce mystère : le Christ en vous, l’espérance de la gloire !
Ce Christ, nous l'annonçons, avertissant tout homme et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait dans le Christ. Et c'est bien pour cette cause que je me fatigue à lutter, avec son énergie qui agit en moi avec puissance. (Colossiens 1, 28-29
De vrais serviteurs de Dieu prennent soin de chacun des frères et sœurs. Ils leur montrent comment utiliser la Parole de Dieu efficacement au quotidien. Tout en s’élançant eux-mêmes vers le prix de la course que Dieu nous appelle à recevoir, ils exhortent simultanément les frères et sœurs dans la foi :
Devenez à l'envi mes imitateurs, frères, et fixez vos regards sur ceux qui se conduisent comme vous en avez en nous un exemple. (Philippiens 3, 17)
Beaucoup savent et croient que Jésus Christ soit mort pour le pardon des péchés et pour la purification de leur vie passée par la repentance et la conversion, mais bien peu croient qu’il soit aussi mort pour que nous mourions et ressuscitions avec lui afin de ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour lui.
Si réellement nous voulons faire la volonté de Dieu sur la terre comme elle est faite au ciel (n’est-ce pas la prière de millier de croyants ?), nous ne devons jamais interpréter la Parole de Dieu de façon humaine ni chercher à l’adapter à nos conditions de vie. Apprenons à la croire telle quelle et à la pratiquer dans l’obéissance de la foi. Alors cette promesse est pour nous :
Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?
(Jean 11, 40)

K. Woerlen (publié le 25 octobre 2017)