O mort, où est ta victoire ? (1)

Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez ignorants au sujet des morts ; il ne faut pas que vous vous désoliez comme les autres, qui n'ont point d'espérance. (1 Thessaloniciens 4, 13)
Parmi ceux qui sont confrontés à la réalité de la mort on observe, généralement, deux comportements : ceux qui s’affligent et se désolent sans espérance, et ceux qui s'attristent avec espérance. L’absence d’espérance est propre à ceux qui ne connaissent ni Jésus-Christ ni son oeuvre accomplie. Cette méconnaissance les plonge lors du décès d’un proche dans une tristesse sans bornes, surtout lorsque la vie terrestre se termine tragiquement. Soudain, la famille et les amis réalisent combien les efforts et les projets de toute une vie sont tout à coup anéantis. Dès lors la vie est perçue plus que jamais comme une vanité et une poursuite de vent. Pour ceux qui ne vivent que pour les choses terrestres, il n’y a que le temps pour apporter l'oublie et pour effacer le souvenir de ce triste évènement.
Cependant, le jour viendra où chacun devra à son tour mourir et quitter ce monde visible. Et puisque il en est ainsi, pourquoi ne pas s’inquiéter de son sort à temps ? Pourquoi ne pas s’intéresser aux Saintes Ecritures qui, d’une manière inimitable, éclairent la situation de l’homme devant la mort ? C’est elles qui nous assurent que :
Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. (Jean 3, 16)
En subissant lui-même la mort, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, a ravit le pouvoir à celui qui détenait la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable. C’est pour cette raison que Christ peut aussi délivrer ceux que la crainte de la mort tient, leur vie durant, dans un véritable esclavage. Quiconque s'approche de son trône de grâce avec confiance et une libre assurance obtient le secours nécessaire au bon moment : c’est à dire à l’heure où il en a réellement besoin. Jésus-Christ l’affranchit non seulement du péché et de la crainte de la mort, il lui procure également une vie nouvelle et l’aide à progresser dans une conduite toujours plus conforme à sa volonté, une vie dont le fruit est la sainteté et la fin la vie éternelle.
Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. (1 Thessaloniciens 4, 14)
La vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ ont mis fin au pouvoir de Satan. Désormais il ne peut retenir dans le séjour des morts ceux qui confessent le nom de Christ et qui suivent pas à pas ses traces. (cf. 1 Pierre 2, 21) Pardonnés, purifiés de toute iniquité et unis avec le Christ dans sa mort, ses disciples ont l’assurance de ressusciter avec lui et d’être accueillit dans le Royaume des Cieux. Certes, chacun y entrera selon son rang :
Une étoile même diffère en éclat d’une étoile. Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts…Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste. (1 Corinthiens 15, 41- 48)
Le premier homme que Dieu forma de la terre avait des sens terrestres. C’est pourquoi, tout homme porte de par sa naissance l’image terrestre de son ancêtre Adam. Il en fut de même pour Jésus-Christ qui, selon la chair, naquit de la postérité de David. Cependant, en triomphant du péché en le condamnant dans la chair, il reçut part à un développement spirituel tel que toute la plénitude de la divinité prit corporellement habitation en lui. (Colossiens 2, 9) Ainsi, il fut pour toujours :
Etabli Fils de Dieu avec puissance selon l’esprit de sainteté, par sa résurrection des morts. (Romains 1, 4)
En devenant participants de la nature divine, dont la puissance assure tout ce qui est nécessaire à la vie et la piété, les disciples de Christ participent à un développement spirituel similaire. L'image terrestre de Jésus-Christ est celle d'un homme dont les passions et les désirs de la chair sont crucifiés. Ceux de ses disciples qui ont crucifiés leur chair avec ses désirs reflètent une même image. Ils vivent sur terre dans la foi au Fils de Dieu qui les a aimés et qui s'est livré lui-même pour eux.
Ceux par contre qui se contentent d'une pratique religieuse de pure forme ne peuvent que rester terrestres. Ce qu’ils adviendront se révélera le jour où chacun paraîtra devant le trône de Dieu pour être jugé selon le bien ou le mal fait sur terre.
Ce que je dis, frères, c'est que chair et sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité. (1 Corinthiens 15, 50)
Les êtres humains sont assujettis à la corruption et la mortalité. Depuis le choix qu’a fait Adam, l’homme vit éloigné de Dieu et doit, pour pouvoir entrer dans le Royaume des Cieux, naître de nouveau d'eau et d'Esprit. Et cela signifie : se convertir et réparer ses fautes… Ceux qui obéissent à la parole de Dieu reçoivent alors cette puissance du Saint-Esprit qui leur permet de marcher selon l'Esprit et de vivre une vie victorieuse semblable à Jésus-Christ, leur Seigneur et Maître qui, au lieu de pécher, a toujours aimé.
Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite : la mort a été engloutie dans la victoire. (1 Corinthiens 15, 54)
Avec la vie nouvelle et la victoire sur le péché disparaît aussi la crainte devant la mort : parce que l’amour n’est pas dans la crainte. (1 Jean 4, 18) La vie intérieure se développe et engloutit peu à peu tout ce qui de notre être est humain, charnel et terrestre. L’incorruptible nature divine se manifeste à travers l’amour !
O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ? L'aiguillon de la mort, c'est le péché ; la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. (1 Corinthiens 15, 55-56)
Avec le pardon et l’amour divin que Dieu répand dans les cœurs par le Saint-Esprit, l'aiguillon de la mort laisse la place à l’espérance du glorieux héritage que Dieu réserve à ceux qui lui appartiennent.
C'est pour cette raison que nous ne sommes pas désolés comme les autres, qui n'ont point d'espérance, et, en quittant cette terre, nous pouvons demander avec assurance :
O mort, où est ta victoire ?

K. Woerlen (publié le 15 décembre 2013)