Ne faire plus qu’un dans la foi

Organisant ainsi les saints pour l'œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ, au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu'un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ. (Éphésiens 4, 12-13)
La sanctification est bien plus intense et étendue que ce que croit généralement la chrétienté. Elle est à l’opposé de tous ces méfaits du péché que sont : dérèglement, impureté, débauche, idolâtrie, jalousie, rivalités, discorde, disputes, querelles, animosités, divisions, scissions, sectes, envies, ivrogneries, excès de table et les choses semblables que la Parole de Dieu nome « les œuvres de la chair ». (Galates 5, 19-21) Ce sont les péchés, les œuvres de la chair, qui nous séparent de Dieu, des frères et sœurs dans la foi et des concitoyens.
Les innombrables églises, communautés et sectes religieuses sont d’après ces versets un résultat du péché : des « œuvres de la chair ». Toutefois, tout en désapprouvant les divisions et le sectes (car la Parole de Dieu ne mentionne pas de multiples églises locales), il nous sied de saluer et respecter les personnes fréquentant ces milieux religieux. Tous les désaccords et séparations sont le fait du « vieil homme » ; ce n'’est qu'en étant débarrassé que nous pouvons vivre dans l'unité, la pureté et la paix.
Jésus-Christ est venu sur terre pour enlever le péché du monde. (Jean 1, 29) Cette opération passe par la mort de notre « vieil homme ». C’est avec cette intention que ceux qui répondent à l’invitation de Jésus Christ de le suivre devraient se laisser baptiser.
Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle. (Romains 6, 4)
Le vieil homme est crucifié avec Christ, le jour où le croyant se laisse baptiser « dans la mort de Christ » afin de ressusciter pour vivre dans une vie nouvelle. Ce miracle divin (qui couronne l’œuvre de Christ), fut révélé aux apôtres pour qu’ils en bénéficient eux-mêmes et annoncent cette bonne Nouvelle aux disciples à venir :
Car si c'est un même être avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable. (Romains 6, 5)
Si le baptême de la nouvelle Alliance ne se réduit pas seulement à un rituel religieux, comme c’est malheureusement souvent le cas, alors le baptisé est rendu capable de marcher, en et avec Christ, en nouveauté die vie. Son « corps du péché » qui s’était formé au fur et à mesure des « œuvres de la chair » commises auparavant dans l’ignorance, est alors détruit et le « vieil homme » réduit à l’impuissance. Ainsi affranchis, nous ne vivons plus pour nous-mêmes.
Comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que fût réduit à l'impuissance ce corps de péché, afin que nous cessions d'être asservis au péché. (Romains 6, 6)
Comme les « œuvres de la chair » ont leurs racines dans le « vieil homme », elles deviennent inopérantes lorsque celui-ci meurt. Rien ne prospères sans racines, pas plus les plantes que les « œuvres de la chair ». C’est pour cette raison que nous comprenons que des croyants qui pratiquent des « œuvres de la chair » ne font pas partie des disciples de Jésus-Christ. En effet, si leur « vieil homme » était crucifié avec lui, tout leur entourage pourrait le voir et entendre. Seuls les saints et fidèles en Christ qui ont déposé leur « vieil homme » avec sa nature égoïste peuvent témoigner en accord avec l'Apôtre Paul :
Je suis crucifié avec le Christ ; et ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré pour moi. (Galates 2, 20)
En mourant et en ressuscitant avec Christ, nous ne sommes qu’au début d’une course et encore bien loin d'être accomplis. Mais nous entrons dans l'école du Christ pour y être formés, transformés et devenir semblables à lui. Cette école est l’école de la vie quotidienne où nous apprenons à devenir doux et humble de cœur. (Matthieu 11, 28-30) Nous y recevons de plus en plus de lumière sur ce que nous pensons, disons et faisons, et, nous y apprenons à distinguer entre le bien (ce qui est utile) et le mal (ce qui est nocif) et à toujours surmonter (vaincre), par l'Esprit les imparfaites « œuvres du corps » et à les faire mourir.
Car si vous vivez selon la chair vous mourrez. Mais si par l'Esprit vous faites mourir les œuvres du corps, vous vivrez. (Romains 8, 13)
En pensant à tout ce que nous pouvons apprendre durant notre vie, nous pouvons avoir l’impression qu’elle est une course sans fin. Et lorsque des obstacles se dressent sur notre chemin qui s’avèrent être plus pénibles et douloureux à surmonter qu'imaginés, nous risquons de nous décourager, de devenir tièdes et d’abandonner la course. Pour contrer cette tendance défaitiste toute humaine, l'apôtre exhorte les Hébreux à se rappeler des premiers jours où ils avaient beaucoup souffert, et les encourage :
Mais rappelez-vous ces premiers jours, où après avoir été illuminés, vous avez soutenu un grand assaut de souffrances, tantôt exposés publiquement aux opprobres et aux tribulations, tantôt vous rendant solidaires de ceux qui étaient ainsi traités. Et, en effet, vous avez pris part aux souffrances des prisonniers ; vous avez accepté avec joie la spoliation de vos biens, sachant que vous étiez en possession d'une richesse meilleure et stable. Ne perdez donc pas votre assurance ; elle a une grande et juste récompense. Vous avez besoin de constance, pour que, après avoir accompli la volonté de Dieu, vous bénéficiiez de la promesse. (Hébreux 10, 32-36)
La sanctification est une croissance spirituelle continue qui tend à la perfection. Ceux qui « ne font plus qu’un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu » vivent ensemble une vie triomphante dans l'humilité et l'amour. Les vertus de Christ se déploient et se développent en eux, ils deviennent matures et constituent cet homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ, la tête. L'amour et la bonté règnent quotidiennement et ils travaillent, jusqu’à la fin de leur vie terrestre, harmonieusement les uns avec les autres. L’amour œuvre de sorte que ni mécontentements ni divorces ni séparations occurrent ni dans les foyers ni dans les assemblées. Même les autorités civiles sont honorées et leurs impôts payés avec joie et gratitude.
Aussi doit-on se soumettre non seulement par crainte du châtiment, mais par motif de conscience. N'est-ce pas pour cela même que vous payez les impôts ? Car il s'agit de fonctionnaires qui s'appliquent de par Dieu à cet office. (Romains 13, 5-6)
Parce que la plupart de ceux qui se disent croyants n’ont jamais déposé leur « vieil homme », le christianisme de nos jours est incapable malheureusement d’aimer les commandements du Christ et de faire la volonté de Dieu sur la terre comme elle est faite dans le ciel. Et parce que les prédicateurs ne croient ni ne proclament plus ces vérités : l’Évangile, il ne faut pas hésiter à lire les Saintes Écritures soi-même attentivement et être à l’écoute de l'Esprit qui conduit à la vérité tout entière.
Si non, nous risquons de quitter ce monde sans avoir reçu ce qui nous est promis, sans être parvenus à la perfection. Ce serait vraiment triste, mais nullement nécessaire.

K. Woerlen (publié le 25 février 2016)