N'abandonnons pas notre assemblée

le 25 novembre 2013

De nombreux croyants cherchent à trouver ailleurs une nourriture spirituelle qui leur fait défaut dans l’église qu’ils ont l'habitude de fréquenter. Mais dès que les responsables s'en aperçoivent, ils mettent tout en œuvre pour dissuader leurs brebis de s'en aller. Si leurs efforts n'aboutissent pas, ils citent volontiers, en dernier ressort :
N'abandonnons pas notre assemblée. (Hébreux 10, 24-25)
Alors troublés dans leur cœur ces membres se résignent à continuer à végéter et s'endormir pour finalement mourir sans avoir connu la vie victorieuse à laquelle ils avaient aspiré un temps. En exhortant : « n’abandonnons pas notre assemblée », l’apôtre ne pensa pas au pronom possessif « nôtre » mais au mot « assemblée ». Il est nécessaire de souligner cette différence vu le nombre incroyable de partis et sectes religieux de nos jours. L'assemblée dont parle l'apôtre est un corps dont Jésus-Christ est la tête. Elle est héritière de Dieu et cohéritière avec Christ.
Les noms qui désignent l'assemblée sont multiples, mais ils ont tous une même signification. Il est enfantin d'emprunter un nom biblique pour désigner un parti religieux. Ce n'est pas au nom que l'on reconnaît ceux qui sont à Jésus-Christ, mais à leurs fruits. (Matthieu 7, 16) Et on ne peut se tromper lorsqu’on considère que le fruit de l'Esprit est amour, joie, paix, patience, bonté, etc. Le pendant sont les fruits de la chair : ces œuvres manifestes que sont impudicité, impureté, querelles, jalousies, divisions, sectes, partis et les choses semblables. Ceux qui commettent de telles choses, précise l’apôtre, n'hériteront point le royaume de Dieu. (Galates 5, 19-21) Les églises où l'on trouve ces œuvres n’appartiennent pas à « l’assemblée » dont parle l'apôtre. Ce sont des églises humaines, charnelles et terrestres qui foulent aux pieds le Fils de Dieu et outragent l'Esprit de grâce. (cf. Hébreux 10, 26-31)
Les portes qui donnent accès à ces églises sont larges. Cette largeur qui diffère d'un parti à un autre (car il faut garder une apparence de piété) est telle que les gens peuvent y entrer sans renoncer à leur propre vie. Il suffit pour en devenir membre d’accepter leur confession de foi, s'engager à payer régulièrement (pourquoi pas la dîme ?) et recevoir sa carte de membre. Des personnes crédules et non affermies dans la foi sont ainsi captivées, non par Jésus-Christ, mais par une organisation humaine, un parti religieux.
Cependant, ceux qui se sont convertis pour vivre une vie nouvelle ne trouvent pas leur compte dans ces églises. Très tôt ils y découvrent des intrigues, des jalousies, des querelles et des disputes sans fin, aussi bien parmi les membres, les anciens et les pasteurs. Il en est de même des rapports entre les différentes églises. Bien que toutes proclament « la vérité », elles ne cessent de se quereller, se disputer et se combattre au grand scandale des inconvertis ! Pour masquer ces scandaleuses divisions, les responsables ont inventé des réunions d'alliance censées manifester leur unité. Qui s’étonne du caractère singulier de ces alliances s'attirent cette réprimande :
Ne jugez pas !...Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’oeil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! (Matthieu 7, 1-3)
Et les pasteurs, au lieu d’être le modèle de leur troupeau, se réfugient derrière cette fausse humilité : « Ne regardez pas à nous, nous sommes des pécheurs comme vous, ne regardez qu’à Christ seul ! » Qu’ils soient pécheurs est vrai pour beaucoup, certes, mais alors pourquoi veulent-ils être pasteurs ? Ces mêmes serviteurs qui prient de ne pas regarder à eux supplient leurs brebis : « N'abandonnez pas notre assemblée ! » Et pourquoi ? Parce qu’ils ont besoin des membres pour vivre. Plus nombreux sont les membres, mieux ils vivent !
Loin de défendre d'abandonner de « telles » assemblées, la Parole de Dieu exhorte au contraire :
Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux. (Apocalypse 18, 4)
Il n'y a pas de risques d’abandonner l'assemblée (celle dont parle l'apôtre) avant de l'avoir trouvé et en être devenu une pierre vivante. Mais nul n’appartient à cette « assemblée » s’il ne renonce pas à tout, ne se hait pas soi-même et ne porte pas sa croix chaque jour. (Luc 14, 26-33) Ceux qui « ont » crucifié la chair avec ses passions et ses désirs « sont » à Jésus-Christ et non à une organisation humaine. Dieu les ajoute à son « indivisibilité » avec Christ. Et comme membres de cette unité - l’assemblée, ils ne connaissent plus ni querelles ni divisions.
Le corps de Christ avec ses divers membres forme un tout indissociable. Qu’ils soient Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, riches ou pauvres, tous sont baptisés et abreuvés dans un seul Esprit et forment un seul corps. (1 Corinthiens 12, 12-13) Ces fidèles ont un même amour, une même pensée et sont animés des sentiments qui étaient en Jésus-Christ qui s'est humilié et rendu obéissant jusqu'à la mort de la croix ! (Philippiens 2, 1-9) Lorsqu'ils se réunissent, chacun apporte quelque chose pour l'édification : un cantique, une exhortation, une révélation, une langue, une interprétation, une consolation. Ces « pierres vivantes » forment un temple spirituel qui offre à Dieu des sacrifices spirituels qui lui sont agréables. (1 Pierre 2, 5) Ils font attention les uns aux autres pour se stimuler dans la charité et les œuvres bonnes. Ils s’encouragent à rester ferme dans la foi, afin qu'aucun ne s'endurcisse par la séduction du péché. (Hébreux 3, 13)
L'assemblée est un organisme qui vit sans protocole ni nom ni organisation. Les membres sont inscrits sur les cœurs et non sur des registres. Comme elle ne cherche pas ce qui est grand aux yeux des hommes, elle n'a pas besoin d'être reconnue par les dirigeants de ce monde. Elle fonctionne là même où deux ou trois se réunissent dans le nom de Jésus-Christ. Autour du monde, ses membres se reconnaissent, non par des lettres de recommandation, mais grâce au « parfum » d’une même vie. Cette « odeur de vie » qui les accompagne en tous lieux provient de la victoire sur le péché. (2 Corinthiens 2, 14-17 ; 3, 1-3) Ils se retrouvent pour s'encourager mutuellement ; personne ne dit de l'autre : « je n'ai pas besoin de toi ».
Le christianisme de nos jours n'a de Christ plus que le nom. Le monde chrétien passe pour être vivant, il dit : « je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien... Et, il ne sait pas qu'il est malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu ! »
Heureux tous ceux dont l’esprit est attirés vers ce qui est pauvres et petits, ceux qui s’affligent sur eux-mêmes et qui ont faim et soif d’être justes. Ils seront consolés et verront le royaume de Dieu. Ne craignons pas de quitter ces églises qui sont des filles de Babylone, la prostituée.
Mais vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, et des myriades d’anges, réunion de fête, et de l'assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux, d’un Dieu Juge universel, et des esprits des justes qui ont été rendus parfaits, de Jésus médiateur d’une alliance nouvelle, et d’un sang purificateur plus éloquent que celui d’Abel. (Hébreux 12, 22-23)
Voilà l’assemblée qu’il ne faut jamais abandonner ! Au contraire !
Puisque nous recevons la possession d’un royaume inébranlable, retenons fermement la grâce, et par elle rendons à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et crainte ! (Hébreux 12, 28)