L'infinie richesse de sa grâce

Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. (Éphésiens 2, 6-7)

Il n'y a pas de résurrection sans mort et il n'y a pas de résurrection sans Dieu. Dieu est la vie. La vie est de Dieu, la vie est en Dieu. Dieu seul peut redonner la vie aux morts et, selon son dessein éternel, les faire asseoir dans les lieux célestes en Jésus-Christ. Il nous a ressuscités, affirme l’apôtre. Cette résurrection est une résurrection spirituelle qui se réalise lors du baptême de régénération lorsque le baptisé meurt au péché par une mort semblable à celle de Christ. Et si ce baptême n’est pas seulement une cérémonie religieuse, Dieu rend la vie au baptisé par une résurrection semblable à celle de Christ.

Nous pouvons croire en Christ en ne retenant de lui que sa « mort rédemptrice » ; mais nous pouvons aussi croire en sa « vie de résurrection » d'entre les morts. A ces deux possibilités de croire correspondent deux expressions de la grâce de Dieu : la grâce qui réconcilie les pécheurs avec Dieu en raison de « la mort de Christ », et, la grâce qui procure à ceux qui ont été réconciliés l'infinie richesse de sa grâce par « la vie de Christ ». (Romains 5, 8-10)

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. (1 Timothée 2, 3)

Dieu ne désire pas que ceux qui croient en Lui, se contentent du pardon des péchés et de la réconciliation que procure « la mort » de son Fils. Il aimerait bien plus les faire participer au salut que procure « la vie » de son Fils : le salut qui affranchit du péché et sauve de tout ce qui est humain et terrestre ; le salut où les disciples apprennent à aimer, à souffrir et à servir ceux qui les entourent, en particulier les frères dans la foi ; le salut qui fait croître en sainteté au service des desseins de Dieu.

La richesse de la grâce en Jésus-Christ surpasse de beaucoup la puissance du péché et de la mort qui régit l'humanité depuis le choix malheureux d'Adam. La grâce en Jésus-Christ est une puissance de vie qui affranchit non seulement de la puissance du péché et de la mort, mais de tout ce qui est contraire aux plans de Dieu. Bref, la grâce en Jésus-Christ est une puissance qui peut tout, sauf aider ceux qui choisissent délibérément de rester sous le règne du péché et de la mort. Mais en refusant la main que Dieu leur tend, ils ne trouveront jamais la paix.

La grâce est une semence divine qui ne reste pas inactive lorsque reçue dans un cœur honnête et bon. De même que la semence du péché se développait en nous par le passé, de même la semence de justice se développe en nous maintenant de jour en jour. Car comme la mort et le choix du premier Adam ont atteint tous les hommes, de même la vie et la justice de Jésus-Christ (le second Adam) s’étend à tous ceux qui reçoivent sa merveilleuse grâce.

Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce. (Romains 6, 14)

Le péché ne peut plus se perpétuer en ceux qui sont morts avec Christ et participent à sa vie de résurrection. Et pourquoi pas ? Parce que la mort de Christ agit comme un antidote qui réduit le corps du péché à l'impuissance et affranchit ceux des croyants qui ont tout renoncé pour suivre Christ.

Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. (Jean 8, 36)

Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. (Romains 6, 18)

La vie de péché est le fruit naturel des enfants d'Adam ; la vie de justice est le fruit spirituel des enfants de Dieu. Et comme nous portions sous l’esclavage du péché des fruits dont nous rougissons aujourd'hui (parce que leur aboutissement est la mort), de même nous avons aujourd’hui, étant libérés du péché et asservies à Dieu, pour fruits la sainteté dont l’aboutissement est la vie éternelle. (Romains 6, 22)

La grâce est l'arbre de vie de la nouvelle Alliance. Un arbre de vie qui ne peut produire de mauvais fruits, bien que l'arbre de la connaissance du bien et du mal - notre nature charnelle - soit toujours là pour nous tenter et éprouver.

Mais « maintenant » nous ne sommes plus redevables à la chair pour vivre encore selon la chair. En tant que citoyens des cieux, nous avons le pouvoir de résister aux tentations et de nous enraciner toujours plus profondément dans l'amour de Christ. C'est pourquoi, Dieu avertit ceux qui, à l’exemple d’Adam, mépriseraient ce si grand salut des conséquences de leur choix :

Si vous vivez selon la chair [en mangeant son fruit], vous mourrez. (Romains 8, 13)

K.Woerlen (publié en 2019)