L’épouse s’est faite belle

le 5 juillet 2015

Soyons dans l’allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu, car voici les noces de l’Agneau, et son épouse s’est faite belle : on lui a donné de se vêtir de lin d’une blancheur éclatante – le lin, c’est en effet les bonnes actions des saints. (Apocalypse 19, 7-8)
Les guerres, les oppressions et les soulèvements qui secouent les peuples interpellent bien des croyants. Ce monde sans paix, qui menace leur tranquillité et insouciance, semble courir à la catastrophe… vers la fin des temps. Certes, il y aura une fin de temps : des époques attristantes pour qui vit sans Dieu, et des périodes d’espérance pour qui vit dans l’attente du « Jour de Christ » où les hommes découvriront le chef-d'œuvre du salut en Christ : l’Épouse avec laquelle Christ entamera un règne « millénaire ».
Le « premier Adam » chercha dans son entourage un être pour partager sa solitude. Mais comme il ne trouva aucune aide qui lui fût assortie, l’Éternel Dieu lui façonna une femme semblable à lui : Eve, la dispensatrice de vie. Ce récit est une métaphore de la manière dont Dieu façonne pour son fils - « le second Adam » une épouse semblable à lui : sainte et irrépréhensible dont Christ dira aussi :

Pour le coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! (Genèse 2, 23)
C’est dans les circonstances de la vie que les saints et fidèles réalisent les « bonnes actions » qui lui permettent de se revêtir le jour des noces d’un lin d’une blancheur éclatante. Ces « bonnes actions », ou « œuvres justes », se pratiquent sur le chemin étroit de la vie en marchant dans les traces de Jésus-Christ. Paul exhorte les saints à travailler comme lui-même à leur salut avec crainte et tremblement :
Je cours, moi, non à l'aventure, c’est ainsi que je fais du pugilat, sans frapper dans le vide. Je meurtrie mon corps au contraire...
(1 Corinthiens 9, 26-27)
Quant aux invités aux noces, ils se différencient de l’Épouse par leur vêtement. Les invités sont revêtus de robes lavées et blanchies dans le sang de l'Agneau. (Apocalypse 7, 13-14) L'épouse, par contre, est revêtue d'une robe en fin lin, éclatant, pur qui reflète sa vie intérieure et sa conduite terrestre irréprochable en paroles et en actions. Lors de son apparition elle sera le point de mire de toute la création remplie d’allégresse et sera pour Dieu :
À la louange de la gloire de sa grâce.
(Éphésiens 1, 6)
Si nous nous représentons cet évènement en esprit, nous comprenons facilement l’écart qui peut encore nous séparer de l’image que reflètera l’Épouse accomplie de Christ. Mais nous savons aussi que Dieu dans son amour a choisi pour en façonner cette Épousè glorieuses justement ce qui est méprisable, folle et faible aux yeux des hommes.
Ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se rend pur comme celui-là est pur. (1 Jean 3, 2-3)
Dieu n'a pas fournit à Noé une Arche mais sa divine grâce et les moyens et le temps nécessaire pour la construire. Il en est de même de l’Épouse de Christ. Il lui a été donné de se revêtir. Dieu ne lui offre pas la robe de mariée, mais les moyens et le temps nécessaire pour la façonner selon ses instructions. Une grâce qu’il n’accorde qu’aux humbles :
Car Dieu résiste aux orgueilleux, mais c’est aux humbles qu’il donne sa grâce. (1 Pierre 5, 5)
Le chemin de l'humilité est le chemin le plus court vers le repos en Dieu. Au lieu de s’affairer comme les orgueilleux, les humbles se déchargent sur Dieu de tous leurs soucis sachant qu’il prend lui-même soin d’eux. Lors de ses épreuves Job se prosterna devant Dieu malgré l'opposition de ses amis. Il resta humble et le devint davantage à la fin des épreuves. (Job 42, 6) Dieu ne fait jamais d'erreurs ! Être humilié et s'humilier est différent. S'humilier sous la puissante main de Dieu est le privilège de ceux qui formeront l’Épouse de Christ.
Quant vous aurez un peu soufferts, le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle, dans le Christ, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables.
(1 Pierre 5, 10)
L'humilité est agissante par la foi en Dieu qui ne considère pas ce qui frappe la vue mais se confie en la parole du Tout-Puissant. David qui fut traité par son frère Eliab d'insolent et de malicieux ne se fia pas en sa propre force pour combattre le géant Goliath qui insultait Dieu. Aussi dit-il humblement :
Yahvé qui m'a arraché aux griffes du lion et de l'ours, m’arrachera de la main de ce Philistin.
(1 Samuel 17, 37)
Dans les adversités beaucoup sollicitent aide et conseils à gauche et à droite pour résoudre leurs problèmes. Au lieu de tout renoncer, ils aimeraient posséder terre et ciel quitte à perdre leur âme. Jérémie montre clairement le chemin sur lequel se résolvent tous les problèmes :
Debout ! descends chez le potier et là, je te ferai entendre mes paroles. (Jérémie 18, 2)
C'est en bas, dans les profondeurs, que le potier travaille l'argile pour en former les vases qui lui plaise. Notre vocation est de nous laisser travailler comme l’argile par le divin potier. Aussi longtemps que nous gardons ses paroles dans un cœur humble et bon, aussi longtemps Dieu poursuit son travail avec nous. C’est ainsi que se façonne la robe de fin lin. Les œuvres justes des saints ne sont pas celles de Marthe qui, absorbée par les multiples soins du service, s’entendit dire par le Seigneur :
Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée
. (Luc 10, 42)
Le prophète Zacharie vit un chandelier tout d'or. (Zacharie 11, 2-3) Ce chandelier est une métaphore de l’Épouse de Christ dont la lumière éclaire les nations et resplendit dans les ténèbres. C’est l’aboutissement d’une vie fidèle dans les traces de Christ qui a pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. (Romains 6, 22)
Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu. (Romains 11, 22)
Si la bonté de Dieu est infinie envers les humbles, sa sévérité est aussi infinie envers les orgueilleux, car il ne peut aider ceux qui se détournent de lui qu’en leur résistant.