Le pardon est divin

Si tu retiens les fautes, Yahvé, Seigneur, qui subsistera ? Mais le pardon est près de toi, pour que demeure ta crainte. J'espère, Yahvé, elle espère, mon âme, en ta parole. (Psaume 130, 3-5)
Même si nous travaillons avec crainte et tremblement à accomplir notre salut (Philippines 2, 12), nous restons tributaires d'erreurs et maladresses dont certaines peuvent avoir des conséquences graves et être des plus déprimantes. Il peut même arriver que nous nous demandons si nous ne resterons pas pour toujours marqués par nos œuvres condamnables et si le passé ne continue pas à nous hanter la vie durant. Évidement, si nous avons volé, nous pouvons réparer la faute ; mais si nous avons tué, il nous est impossible de restituer la vie. Cependant, même si nous n’avons jamais fait des choses aussi délictueuses, nous avons tous en mémoire des fautes et des erreurs qui ne peuvent être annulées. Qu'y a-il à faire ?
Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? (Jean 11, 40)
Puisque les Évangiles affirment qu’en croyant nous verrons la gloire de Dieu, pouvons-nous en conclure que mêmes nos actions les plus répréhensibles - contraires à la volonté de Dieu - peuvent contribuer à la réalisation des desseins divins ? Assurément, car les Évangiles montrent clairement que le Paradis reste accessible aussi aux pécheurs, comme il le fut pour l’un des brigands crucifié en même temps que Jésus. En effet, à sa demande de se souvenir de lui lorsqu’il viendra dans son royaume, Jésus Christ lui donna cette réponse inattendue et réconfortante :
En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. (Luc 23, 39-43)
Voilà une manifestation de la divine grâce ! Le pardon de Dieu et la Rédemption par la grâce en Jésus-Christ démontrent explicitement que même les pires méfaits contribuent finalement à l'accomplissement des desseins de Dieu.
Sur ton livre, ils sont tous inscrits les jours qui ont été fixés, et chacun d'eux y figure. Mais pour moi, que tes pensées sont difficiles, ô Dieu, que la somme en est imposante ! (Psaumes 139, 16)
Nous sommes réduits à voir le monde qui nous entoure selon notre perspective jusqu’au jour - le jour de Dieu - où nous le verrons tout comme Dieu le voit : de la perspective de Dieu. Ce sera en fait le Royaume des Cieux où nous réaliserons que tous les actes et événements de notre vie ont contribué au dessein de Dieu à concrétiser sa bonté ultime.
Il nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le Royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. (Colossiens 1, 13-14)
Quelle journée merveilleuse lorsque, pardonnés pour notre sombre passé, nous sommes transférés dans royaume de Jésus-Christ et que sa lumière commence à briller dans notre cœur. Ce merveilleux salut nous engage à ne jamais endurcir le cœur au point de choisir autre chose que de mettre en pratique la volonté de Dieu.
Dieu notre Sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. (1 Timothée 2, 4)
Parvenir à la connaissance de la vérité est une autre manifestation de la corrélation entre le libre choix et le déterminisme. Le fait d’être libre de faire autre chose que la volonté de Dieu montre que nos choix ne peuvent porter atteinte aux desseins de l’Éternel ; Dieu qui garde toutes choses sous contrôle. Mais si nos bonnes comme nos mauvaises actions contribuent pareillement à la réalisation des desseins de Dieu, pourquoi vouloir les différencier ?
Pour en comprendre la raison, il faut se souvenir que c’est notre choix d'ignorer les préceptes et commandements divins qui nous sépare de Dieu. Ce dédain peut provoquer des sentiments d'angoisses et d’aliénations spirituelles qui se manifestent souvent par des maux psychiques et physiques.
Au cours de notre vie, nous faisons beaucoup de choses mauvaises et stupides sans les avoir planifiées. Dans ces cas une conversion s’impose ; une conversion qui observe cette règle d’or : reconnaître sincèrement ses torts, regretter ses mauvais choix, se résoudre à tout faire pour ne plus jamais recommencer les mêmes erreurs et réparer si possible les dommages causés. Seulement si nous regrettons sincèrement nos fautes et sommes résolus à ne plus jamais les répéter, notre passé sera pardonné et l'avenir crédité.
Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance. (Jacques 5, 16)
Ce que nous ne pouvons plus réparer, après avoir cherché à le faire de notre mieux, ne doit pas nous inquiéter ; cette incapacité humaine s'inscrit aussi dans les divins desseins. Dieu est amour ! Il reste aux commandes, toujours prêt à pardonner.
Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi. (Matthieu 6, 14)
Certes, nous pouvons faire autre chose que la volonté de Dieu, mais nous ne pourrons jamais compromettre ses desseins. Par contre, lorsque nous avons commis une injustice et en sommes désolés, nous pouvons réaliser que toutes nos actions s'inscrivent dans le plan de Dieu et contribuent à son accomplissement.
Bien sûr, nous aurons toujours des occasions pour faire amende honorable pour nos erreurs, mais nous ne pouvons prévoir les circonstances. Cependant, lorsque nos insuffisances nous attristent, nous réaliserons que toutes nos actions, les bonnes comme les mauvaises, s’insèrent dans le dessein de Dieu et qu'elles contribuent, directement ou indirectement, à notre bonheur et à accroître notre sanctification. Étant souverain, Dieu insère même nos fautes, d’une façon ou d’une autre, dans son plan divin selon les paroles de l’apôtre Paul :
Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. (Romains 8, 28)
Toutefois, nous ne devons jamais penser que nos choix et nos comportements ne comptent pas. Tout a de l’importance ! Car ce sont nos choix qui créent pour nous-mêmes et pour ceux qui nous côtoient soit un enfer dans ce monde douloureux et ténébreux, soit les prémices d’une vie bienheureuse dans la justice, la paix, la joie du Royaume de Cieux. Mais c’est seulement si nous regrettons sincèrement nos fautes en étant prêt à ne plus jamais les répéter, que notre passé sera pardonné et oublié.
Si nous confessons nos péchés, lui, fidèle et juste, pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité. (1 Jean 1, 9)
Ainsi réconciliés avec Dieu, nous goûtons son pardon et devenons, ce qui est encore plus étonnante, capables à pardonner à n’importe qui. Et lorsque notre conversion est poussée par notre amour pour Dieu, alors mêmes nos dettes spirituelles se transforment en points de mérite : nous tirons parti de nos fautes en les utilisant comme une motivation pour nous approcher de Dieu. Et étant réconciliés avec Dieu, nous recevons avec son pardon aussi le pouvoir de nous pardonner à nous-mêmes.
Et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation. (2 Corinthiens 5, 18)

K. Woerlen (publié le 15 février 2020)