Le chemin

le 25 août 2016

Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. (Jean 14, 6)
En parlant du chemin de la vie que Jésus-Christ évoque ici, l’apôtre précise :
Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair. (Hébreux 10, 19-20)
Si tous les chrétiens savent que Jésus est mort pour le pardon de leurs péchés, beaucoup ignorent qu’il a également inauguré ce chemin que l’apôtre appelle une route nouvelle et vivante. Pourtant, ce n'est que par cette route nouvelle et vivante que nous entrons dans le sanctuaire et parvenons au Père. Jésus lui-même disait :
Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. (Matthieu 7, 14)
Le chemin et son accès ne se trouvent pas automatiquement, même si l'on s’est converti en se détournant du monde et en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai. Tout croyant est sauvé par grâce, par le moyen de la foi. Nous pouvons dire qu'il se trouve dans le parvis du tabernacle où il a obtenu le pardon de ses péchés. Dans le parvis il y a, comme dans les églises, suffisamment de place ; les croyants comptent y trouver le pardon de leurs péchés et tirer avantage des grâces et bénédictions de Dieu avant de retourner chez eux.
Mais comme ces quelques heures passées dans les réunions (le parvis) ne les empêchent pas de pécher à nouveau, ils se consolent : heureusement nous avons Jésus-Christ dont le sang a été versé pour les pauvres pécheurs que nous sommes. Ainsi ils continuent à pécher, à demander pardon, à retomber dans le péché et à redemander pardon… Cela peut durer des années et, pour beaucoup, malheureusement, toute leur vie. Ces croyants se consolent d'avoir trouvé le salut et s’imaginent avoir accompli « toute » la volonté de Dieu en se faisant baptiser et en fréquentant régulièrement les réunions de leur église.
Les avis étant partagés en ce qui concerne toute la volonté de Dieu, des divisions se produisent parmi les croyants. Qu’importe ! Le parvis est si vaste qu’il y a de la place pour tous les goûts, pour toutes les confessions, toutes les églises... Heureusement, on y trouve aussi des personnes qui déplorent cette vie de façade ; des croyants qui se sentent pauvres en esprit. (Matthieu 5, 3) Ils sont affligés à cause de leurs manquements et défaites, leurs erreurs et autres impairs. Déçus de la manière de vivre leur foi, ils se demandent en quoi leur vie diffère de la vie des incroyants qui les entourent.
C’est à ces personnes affligées que Dieu vient en aide en leur révélant la route nouvelle et vivante inaugurée par Jésus-Christ. Cette route n'est pas la vaste entrée qui donne accès au parvis (les églises) où les croyants peuvent obtenir le pardon, mais le chemin resserré (situé entre le parvis et le lieu Très Saint) qui conduit à la vie. Ce chemin traverse « le voile » (qui dans le Temple, interdit l’accès au Saint du Saint). Ce voile est une métaphore de la nature humaine avec sa volonté propre - la chair. Pour s’engager sur ce chemin il faut passer par « la porte étroite » et faire sienne ces paroles de Jésus :
Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. (Matthieu 16, 24)
C’est sur ce chemin vivant que nous apprenons à connaître la vérité sur nous-mêmes et à nous voir comme Dieu nous voit. C’est pourquoi, lorsqu’on n’aime pas la vérité plus que soi-même on ne peut pas être aidé. Malheureusement, beaucoup s’égarent et se laissent tromper parce qu’ils préfèrent prêter leurs oreilles au mensonge. (cf. 2 Thessaloniciens 2, 10-12)
Certes, même sur la route nouvelle et vivante, il arrive que l’on commettre, sans le vouloir, des erreurs et des actions incorrectes et dommageables. Pourquoi ? Parce que dans la nature de l’homme - dans la chair - n'habite rien de bon. L’apôtre Paul appelle ces faux pas et imperfections des « actions du corps ». Au fur et à mesure que nous avançons sur la route nouvelle et vivante, nous apprenons à faire mourir ces « actions du corps » par l’Esprit Saint qui nous a été donné. (Romains 8, 13)
Le chemin de vie est si resserré et étroit qu’il faut renoncer à tout. Il n'y a pas de place pour les passions et les désirs de la chair ; la chair doit rester crucifiée. (Galates 5, 24) Il faut s’y engager seul et avancer seul ! On ne peut pas non plus y progresser à plusieurs de front ! C’est le chemin où nous avons la grâce d’apprendre à souffrir injustement, à l’exemple de Christ qui a souffert pour nous laisser un exemple, afin que nous suivions ses traces. (1 Pierre 2, 19-24) Cette route nouvelle et vivante, où les fidèles préfèrent souffrir plutôt que de pécher, (1 Pierre 4, 1) est généralement méprisée par ceux qui, au lieu de chercher la porte étroite qui y donne accès, se contentent à se divertir dans le parvis - les églises.
Qui n’aimeraient pas être bienheureux et connaître le Père ? Les Écritures disent clairement qu’il n’est pas possible, sans la sanctification, de voir le Seigneur. (Hébreux 12, 14) Sans être affranchi du péché, sans amour pour la vérité et sans avancer sur le chemin du Christ - sur la route nouvelle et vivante - nul ne peut vivre une vie nouvelle ni parvenir jusqu’au Père.
Que ceux qui aspirent à une autre vie, une vie de victoire sur le péché, cherchent la porte étroite qui ouvre sur le chemin étroit et resserré. Il y en a que peu qui les trouvent, dit Jésus, certes, mais il y en a ! La promesse est là : celui qui cherche, trouve ! Alléluia !