L’appel à la conversion (1ère partie)

La création était initialement harmonieuse et en paix. Dieu avait des relations simples et harmonieuses avec ses créatures. Rien ne les séparait de Dieu, elles vivaient sans entraves ni divergences. Et puis vint le péché, la transgression, qui forma un mur de séparation entre Adam, Eve et Dieu.

C’est alors que retentit le premier appel de Dieu, une tentative de sa part pour rétablir la relation rompue par l’homme : « Adam où es-tu ? » Depuis ce jour Dieu a appelé l’homme d’innombrables fois. Et aujourd’hui, dans les derniers temps, Dieu nous appel par son fils Jésus-Christ. (Heb. 1 v1-2)

Au commencement, Dieu souffla son « souffle de vie » dans les narines d’Adam qui devint aussi une « âme vivante » (Gen. 2 v7). Même après sa chute, Dieu laissa à l’homme se « souffle de vie » au plus profond de son âme, telle une étincelle de sa puissance. C’est la voix divine, indélébile de la conscience qui avertit l’homme, le met en garde et le châtie, même si beaucoup essaient de faire taire ou d’affaiblir leur conscience.

Il y a quelques années, un dictateur prétendait que la conscience n’était qu’un produit humain, un code moral que des mères simples inculquent à leurs enfants. Lui-même affirmait ne pas être gêné par la conscience. Cette voix blasphématrice se tut soudainement et la vie de se dictateur se termina dans un désastre honteux. Quant à la conscience, elle règne toujours et elle continue à avertir l’homme encore de nos jours.

La Parole de Dieu

               Les hommes ont un comportement curieux envers Dieu et sa Parole. Un sondage réalisé aux USA dans les années 90 révéla que 90% des personnes interrogées affirmaient croire en Dieu. Mais dans ce nombre, il n’y avait que 12% qui disaient avoir une relation personnelle avec Dieu et qui croyaient que Dieu participait à leurs expériences, qu’il prenait soin d’eux dans cette vie et qu’il les connaissait selon les paroles de Christ : « Je connais mes brebis par leur nom ».

Pour tous les autres, Dieu était certes le « Tout-Puissant » qui aime, mais en même temps il leurs était étranger. Il est probable que ces personnes avaient une même perception de la Parole de Dieu. La Bible était sans doute pour elles un beau livre, voire précieux, mais elles ne se sentaient pas directement concernées par ce que disent les Écritures.

IL ne faut jamais abaisser la Bible à ce niveau. Elle est une invitation que Dieu adresse personnellement à chacun d’entre nous. Les commandements qu’elle contient nous concernent individuellement, et ses promesses sont valables pour chacun de nous. Nous pouvons et devons construire sur la Parole de Dieu comme sur un roc ; nous en avons le droit !

Il en est de même de la prédication de la Parole de Dieu. Elle ne s’adresse pas que aux voisins, aux bandits en prison, aux païens dans des pays lointains… Non, elle s’adresse tout d’abord à moi personnellement ! Les promesses de la Parole de Dieu n’ont cependant de valeur que dans la mesure où nous acceptons son message et que nous vivons d’après elle. Ce faisant, la valeur de la Parole de Dieu augmente de plus en plus.

Beaucoup prétendent n’avoir jamais entendu l’appel de Dieu, bien qu’ils aient lu dans la Bible ou entendu la prédication de la Parole de Dieu. Ils cherchent à se tromper eux même, car lorsqu’ils lisent ou entendent la Parole de Dieu, leur conscience est certainement sensibilisée.

               Un appel personnel

Si la Parole de Dieu est à considérer comme une invitation individuelle, il faut d’autant plus y prêter attention lorsque son appel devient personnel. Siméon, cet homme juste et pieux, a été averti par l’esprit de se rendre au temple (Luc 2 v25-32). Saul, le futur apôtre, vit une lumière resplendissante du ciel et entendit une voix l’appeler par son nom, alors que ses accompagnateurs ne comprenaient pas cette voix (Act. 9 v1-18). Corneille, ce centenier dans la « cohorte italienne », reçut la visite d’un ange qui alla lui communiquer l’adresse de l’apôtre Pierre (Act. 10 v1-8).

Nombreux sont ceux qui pensent que ces interventions extraordinaires sont uniques. Mais aussi de nos jours, Dieu se fait remarquer de manière semblable s’il le trouve bon et s’il ne nous demande pas, comme aux cinq frères de l’homme riche, d’écouter plutôt Moise et les prophètes pour nous repentir. Car si l’on n’écoute pas Moise et les prophètes, on ne se laissera jamais persuader, même si quelqu’un ressuscitait des morts. (Luc 16 v19-31)

Personne n’a le droit d’exiger un appel surnaturel, et nul ne pourra s’excuser si rien de surnaturel ne s’est produit. Dieu ne se laisse pas dicter la manière d’appeler les hommes. Chacun doit se contenter de la manière que Dieu emploie pour lui. Bienheureux tous ceux qui entendent l’appel et lui obéissent.

 

               L’appel à la conversion (suite et fin)

               Le vent souffle où il veut

Jésus-Christ décrit cet appel mystérieux de faon saisissante dans son entretien avec Nicodème : « Le vent souffle où il veut, tu en entends le bruit, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va » (Jean 3 v8)

Comme le vent de Dieu souffle sur une terre aride et qu’au printemps tout s’éveille, ainsi l’Esprit-Saint procure la vie à l’âme insensible et froide. L’aveuglement cède la place à la connaissance de Christ, l’esprit d’accusation disparait et l’âme commence à languir après le repos et la paix.

Ce vent vivifiant saisi et réveille les multitudes et enflamme les cœurs les uns après les autres. Nous ne savons ni d’où vient ce tourbillon, ni dans quelle direction il s’en ira.

Reviendra-t-il ? Quand et comment ? Cela est entre les mains de Dieu. Celui qui entend souffler le vent ne doit pas compter sur une autre occasion, mais se laisser saisir par ce courant de vie et s’y donner avec reconnaissance.

               Combien sont appelés ?

Les hommes ont toujours voulu savoir s’il y en a beaucoup ou peu qui seront sauvés. Déjà les disciples le demandaient à Jésus. S’il l’avait voulu, Jésus-Christ aurait alors eu une occasion unique d’annoncer un chiffre. Mais il dit simplement : « Beaucoup sont appelés ».

Lorsque Jean-Baptiste prêchait dans le désert, les habitant de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui, et chacun recevait de Jean des instructions particulières. (Mat 3 v1-8)

Si, finalement, il n’y a que peut d’élus, cela provient du fait que peu seulement acceptent l’appel de Dieu et lui obéissent. Beaucoup « désirent » obtenir le bonheur et la vie éternelle, mais sans se faire violence ou être prêt à renoncer à tout pour l’obtenir.

               Diversité

Dieu manifeste sa grandeur à travers sa diversité (Rom 1 v19-20). Partout dans la nature, nous pouvons constater cette diversité phénoménale. Quelle fantaisie et quelle diversité règnent parmi les animaux, les oiseaux, les poissons, les plantes et les fleurs ! Parmi les hommes aussi, chacun a ses particularités.

Il en est de même des voies de Dieu pour l’homme. Dieu ne connait pas l’uniformité, il n’a pas de modèles standard et de formes rigides ; il ne produit pas en série des millions de pièces strictement identiques. C’est pourquoi ne nous attendons pas à recevoir un appel « normalisé » !

Le Seigneur sait produire le miracle du salut d’une façon toujours renouvelée. Cela peut aussi bien être une maladie, un accident (ou le fait de s’en sortir indemne), ou une déception. Quelquefois, un changement de la pensée et de l’entendement se produit subitement, quelquefois lentement. Bien que les voies qui mènent au salut soient différentes, le résultat sera toujours le même.

Beaucoup se sont laissé retenir pour avoir désiré et attendu un appel sous une forme particulière. Comme l’appel n’était pas conforme à leur attente, ni semblable à celui qu’un ami avait reçu, ils n’ont ni entendu ni reçu celui qui leur était destiné.

                Répétition

Beaucoup d’appels sont négligés avec la pensée que ce n’est pas le dernier et qu’il reste encore du temps pour se décider. On repousse toujours de nouveau la décision. On s’oppose à dessein à la patience de Dieu en jouant avec le temps ; mais un jour, il sera trop tard.

« Le vent souffle, mais tu ne sais où il va », disait Jésus à Nicodème. Nul ne sait en dehors de Dieu, s’il y a d’autres occasions pour se convertir. C’est pourquoi les écritures exhortent toujours de nouveau : « Aujourd’hui où vous entendez ma voix, n’endurcissez pas vos cœurs ! » (Heb 3 v7-8) Ne te glorifie pas du lendemain, car tu ne sais pas ce qu’aujourd’hui t’apportera ! » (Prov 27 v1)

               Le dernier appel

Mon cœur pleure en pensant à tous ceux qui ne prennent pas garde lorsque retentit le dernier appel. Cet appel est si solennel que Dieu choisit souvent des témoins pour confirmer l’avertissement, le sérieux et l’urgence de la situation.

Dieu m’a déjà fait la grâce d’être un de ces témoins. Ce fut une expérience bouleversante qui m’a fait saigner le cœur parce que la personne concernée a malheureusement manqué l’occasion de répondre au dernier appel.

« Terre, terre, terre, écoute la Parole de l’Éternel ! » (Jer 22 v29)

Henry Michel (Publié en 2 fois en janv. et fév. 2023)