La seconde mort
(suite de la série « Retiens ce que tu as »)
La lettre aux Hébreux éclaire un autre domaine bien particulier, sur lequel les disciples doivent veiller à ne pas devenir une proie des ruses de Satan auxquelles ils restent exposés. Beaucoup de croyant sont atteint en effet, de la maladie du sommeil. C’est-à-dire du même sommeil spirituel dont étaient affectés les Hébreux. « Souvenez vous de ces premiers jours ou, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat, au milieu des souffrances, d’une part exposés comme un spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l’autre vous associant à ceux dont la position était la même » (cf. Hébreux 10 v27-39). Oh, que chacun puisse se garder ou se réveiller d’une telle paresse spirituelle et se rappeler les jours passés, ces jours meilleurs ou le zèle et l’amour pour les réunions, les veillés et les prières, étaient plus fort que le sommeil. Il y va de notre vie, car ce sommeil peut avoir des conséquences tragiques, comme nous pouvons le lire dans ce même chapitre. Car il est impossible nous est-il dit, que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goutés le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goutés la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance. Et pourquoi cette impossibilité ?
Les choses sont ainsi parce que Christ ne meurt pas une deuxième fois, et que les hommes ne peuvent pas non plus naitre une seconde fois. Christ est mort une seul fois pour nos péchés pour nous affranchir, en une seule fois aussi, de la puissance du péché. Comme la condamnation – c’est-à-dire la première mort – s’est étendue à tous les hommes par le seul péché d’Adam, de même part la seule mort de Jésus, la justification qui donne la vie, s’étend également à tous les hommes. Et comme la désobéissance d’Adam nous a tous rendu pécheurs, sans notre consentement, de même nous seront tous rendus justes, grâce à l’obéissance de Jésus, mais cette fois-ci uniquement avec notre consentement (cf. Romains 5 v19).
Quand Jésus-Christ subit la mort, ce fut d’une part pour nous délivrer des conséquences du péché d’Adam, et de l’autre pour nous recréer à l’image de Dieu à travers une nouvelle naissance. Si nous recommençons à pécher après être né de nouveau, nous nous retrouvons dans la même position que Adam et devront également mourir…, à moins que Christ ne meurt une nouvelle fois et nous affranchisse une deuxième fois de la puissance du péché ? Mais comme Christ ne meurt pas une deuxième fois pour le péché, il est impossible que l’homme soit affranchi une nouvelle fois de la puissance de Satan. C’est pourquoi, celui qui par une désobéissance volontaire perd la vie nouvelle en Christ, la perd pour toujours. Pour une telle personne il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui dévorera les rebelles. C’est cela la seconde mort.
Si donc il est possible de sortir de la première mort par la repentance, la foi et le baptême (car Christ est mort et ressuscité pour cela), il n’en est pas de même pour la seconde mort. La première mort est la conséquence de la chute d’Adam. Elle nous atteint tous bien que nous n’ayons pas péché par une transgression semblable à la sienne. La seconde mort, par contre, est la conséquence d’un refus d’obéissance volontaire de quelqu’un qui est né de nouveau et qui a reçu la connaissance de la vérité. Si la repentance d’un pécheur incrédule abolie les conséquences de la première mort, il n’en est plus de même pour une personne graciée une première fois qui retourne délibérément dans le péché. Elle devra alors subir la seconde mort. Etant donné que Christ ne meurt pas une seconde fois pour le péché, il devient impossible que ceux qui sont né de nouveau, qui ont gouté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont gouté la bonne Parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance. C’est pourquoi lorsqu’on perd la vie nouvelle, elle est irrémédiablement perdue, car l’homme ne peut pas être renouvelé une seconde fois à la ressemblance de Dieu (cf. Hébreux 6 v4-6).
Aucun homme ne pourra se défendre devant le tribunal de Dieu, avec le prétexte d’avoir hérité la nature et le péché d’Adam. Car c’est justement pour lui ôter ce prétexte que Christ a invité les disciples à faire entendre l’Evangile partout dans le monde, et à prêcher la Bonne Nouvelle à toute la création. En le faisant nous plaçons les hommes devant un choix : ou bien ils croient la Parole et ils seront sauvés, ou bien ils se condamnent eux même par leur incrédulité. Car, celui qui croira et qui sera baptisé, sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné (cf. Marc 16 v15-16). Il est donc que juste que ceux qui pèchent après êtres nés de nouveau méritent un jugement plus sévère que les inconvertis, puisqu’ils ont eu part à la vie et à la puissance en Christ, ce qui n’est pas le cas pour les incrédules. L’œuvre que Christ a accomplie par sa mort sur la croix s’étend à tous les hommes qui ont été unis avec lui dans sa mort. C’est pourquoi la mort de Christ et son baptême ne sont d’aucune aide pour celui qui veut continuer à vivre dans le péché.
(à suivre)
Kurt Woerlen