Je t'ai suscité à dessein

Car l'Ecriture dit au Pharaon : Je t'ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance et pour qu’on célèbre mon nom par toute la terre. (Romains 9, 17)

Dieu avait demandé à Pharaon de laisser partir son peuple et lui confirma le sérieux de sa demande par les miracles qu’il permit à son serviteur Moïse de faire. En vain ! Pharaon ne voulait rien entendre ni reconnaître Dieu. C'est alors que survenaient une série de plaies sur tout le pays. Mais ces calamités n'avaient aucun effet sur Pharaon ; au lieu de s'humilier il s'endurcit davantage et méprisa la miséricorde et la longanimité de Dieu. Bien que la bonté et la miséricorde de Dieu soient inépuisables, elles peuvent aussi prendre fin d'une manière subite avec des pécheurs forts arrogants. Certes, tous les pécheurs ne disparaissent pas de manière aussi subite et terrible que ce Pharaon, mais son exemple devrait leur servir à salut pour prévenir le jugement de Dieu. Aussi longtemps que dure notre vie sur terre, aussi longtemps dure la patience de Dieu pour permettre que l’on se convertisse cet reçoive le salut en Jésus Christ. Aux gens qui lui rapportèrent comment Pilate avait mêlé le sang de Galiléens avec leur sacrifice, Jésus répondit : Pensez-vous que, pour avoir subi pareil sort, ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens ? Non, je vous le dis, mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement. (Luc 13, 1-4)

Tant que Dieu montre sa miséricorde et sa bonté, l’homme s'imagine à tord que Dieu est d'accord avec lui. Ce faisant il méprise ses richesses de bonté, de patience, de longanimité sans reconnaître que cette bonté de Dieu le pousse au repentir. (Romains 2, 4) Pourtant l'homme ne s'humilie pas davantage même quand Dieu se montre sévère. Il fait l’hypocrite et se vante comme s'il n'avait point d'angoisses et comme si les coups durs de la vie le laissent indifférents. Il ne veut pas reconnaitre « la main de Dieu » derrière les catastrophes, les accidents et les calamités dont il n’a de cesse à se lamenter. Il n’y voit que des malheureux événements naturels. Aussi ne peut-il pas voir son impiété, sa situation déplorable d'incrédule, son éloignement de Dieu ni la détresse qui l’attend.

L'homme ne comprend pas que tout péché et toute affection de la chair sont une inimitié contre Dieu.

Ce n'est que lorsqu'ils se trouvent en danger de mort, ou subissent de terribles châtiments, que beaucoup promettent de se convertir et de changer de vie. Mais une fois les détresses et malheurs surmontés… leur promesse est aussitôt oubliée. Cependant tout en restant loin de la face de Dieu, on peut les entendre se vanter de leur sauvetage miraculeux et évoquer faussement la miséricorde de Dieu. Ils ne perçoivent pas que « la loi du péché » est attachée à leur cou comme une meule, les attirant dans les profondeurs de la mer de perdition.

La Loi de Moïse suscite colère et punition et ne connaît ni grâce ni miséricorde. Car si l’héritage appartient à ceux qui relèvent de la Loi, la foi est sans objet, et la promesse sans valeur ; la Loi en effet produit la colère, tandis qu’en absence de loi il n’y a pas non plus de transgression. (Romains 4, 14-15)

Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée, nous enseignant à renoncer à l'impiété et aux convoitises de ce monde, pour vivre en ce siècle présent dans la réserve, la justice et la piété. (Tite 2, 11-12).

La grâce de Dieu offre à touts le temps nécessaire pour passer de la mort spirituelle à la vie éternelle. Elle engendre la vie divine en celui qui croit et obéit, mais entraîne la mort éternelle de celui qui méprise la grâce. Et comme il n'y a pas passerelle au-dessus du grand abîme, ni de paix pour ceux qui n'utilisent pas le jour présent pour se laisser sauver, l'Esprit exhorte tout un chacun : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs. (Hébreux 3, 7)

K. Woerlen (publié le 25 octobre 2020)