Encore sans force ?

Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies (Romains 5,6).
L'amour que l’Esprit Saint répand dans les coeurs est une puissance de vie qui manifeste le royaume de Dieu à travers ceux qui sont nés de nouveau (Jean 3,3). L’amour est aux antipodes de la loi du péché et de la mort qui agit dans l'homme irrégénéré et dont la faiblesse et l’impiété sont les fidèles compagnons. L’homme est par nature si faible et empêtré dans ses désirs égoïstes, qu'il n'est pas en mesure d’aimer Dieu et, encore moins, d’aimer tous les hommes. Cette incapacité à pouvoir aimer les autres fait que les hommes considèrent leur individualisme comme normale. Ce n'est qu'à la lumière de la Parole de Dieu que leur manière de vivre se révèle être une inimitié envers Dieu. Les Ecritures montrent clairement que la faiblesse est aussi blâmable et honteuse que d’autres péchés et que les sans forces, les impies, les pécheurs et les ennemis de Dieu sont les mêmes personnes. C’est ce que souligne aussi ce verset en Apocalypse 21,8 : « Pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. »
Puisque Christ est mort pour nous lorsque nous étions encore des faibles et des impies qui ne se souciaient pas de Dieu, ce n'est jamais une gloire (et encore moins de l'humilité) que de se plaindre de sa faiblesse et de son incapacité d’aimer comme Dieu aime.
« Etre sans force » est le cachet de l'impiété et du péché. Tant que l'inimitié opère à l’intérieur du coeur, elle ne peut se manifester, à l’extérieur, que par sa faiblesse à faire du bien et, à contrario, par sa violence à faire du mal. C’est uniquement en devenant conforme à Christ dans sa mort que nous pouvons perdre cette faiblesse en recevant à sa place l'Esprit de force et d'amour de Dieu. Ceux qui se sont convertis au temps des apôtres étaient tous de cette génération sans force, impie, pécheur, ennemis et incrédule qui avait crucifiée Christ. Car l'impuissance propre à l'ancienne Alliance régnait encore parmi les disciples jusqu'au jour de la Pentecôte où s’accomplit cette promesse de Jésus : « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous… » (Actes 1,8). Si l’apôtre Paul utilise dans ce verset cette expression modérée de « sans force » c’est pour ne pas nous rappeler trop rudement d’avoir été par le passée des pécheurs comme les autres.

K. Woerlen (publié le 5 janvier 2014)