De l'éducation des enfants

Et vous, parents, n’exaspérez pas vos enfants, mais usez, en les éduquant, de corrections et de semonces qui s’inspirent du Seigneur. (Éphésiens 6, 4)
Du fait que les mœurs, les traditions, les lois et les autorités évoluent constamment avec les générations qui se suivent, les parents s’interrogent toujours à nouveau comment éduquer les enfants pour leur assurer un avenir prometteur et les préserver de ces maux, travers et insuffisances que les Écritures Saintes appellent  les péchés.
Du fait que les parents ont comme mission de transmettre la vie, il leur appartient également d’accueillir, protéger et éduquer les enfants. Ils sont les premiers à pouvoir influencer leurs enfants et les « vacciner » avec la parole de Dieu contre ces maladies contagieuses que sont le mensonge, l’impiété, l’impudicité, la convoitise, etc. Vacciner, c’est l’art de semer les paroles de Dieu dans le cœur des enfants. Mais comme le cœur ne se force pas, il faut susciter leur curiosité pour faire du cœur une bonne terre, avant d’y semer les préceptes de Dieu. Il faut commencer ce travail dès leur plus jeune âge ; bien avant qu’ils ne commencent à fréquenter l’école. Avec le temps, la divine semence germera et procurera aux enfants ces principes salutaires qui les aideront à s’épanouir harmonieusement même lorsqu’ils seront obligés, à l’âge adulte, de vivre au milieu de la perversité du monde.
Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. (Jacques 1, 5)
La sagesse fait tout de la bonne manière. Demander de la sagesse à Dieu devrait être une règle, surtout dans la période où les petits questionnent en longueur de journée. Il est si facile de gâcher ces occasions pour sensibiliser leur cœur en donnant priorité à d’autres tâches et de répondre à leur confiante question par des : Attends, je suis occupé… !  Mais un petit ne sait pas attendre… il s’en va et oublie sa question. Une chance de gagner son cœur est perdue.
Comme le temps et les forces sont limités, il importe de s’occuper des choses les plus nobles. L’éducation des enfants devrait primer sur les occupations terrestres du foyer (cuisine, courses, visites, voiture, maison, etc.). Ne pas semer la parole de Dieu dans leur prime enfance est regrettable. Semer ce n’est pas faire réciter aux enfants des chapitres entiers mais simplement leur raconter la vie de Jésus et des hommes de Dieu d’hier et d’aujourd’hui. Il est utile de leur montrer combien sont bénis ceux qui aiment la parole de Dieu. Chanter en famille touche le cœur des enfants… Beaucoup n’ont jamais oublié, par exemple, ce chant :
Compte-les bienfaits de Dieu, mets les tous devant tes yeux, et tu verras, en adorant, combien leur nombres en est grand.
Une chose est d’expliquer aux enfants que tout ce qui vient du monde (radio, télévision, argent, honneur, situation) n’est que passager et vain, autre chose est d’être soi-même enthousiasmé par l’Évangile. Il est alors aisé de leur montrer, par des exemples pris au vif, comment des gens sombrent dans la misère et le désespoir lorsqu’ils méprisent la parole de Dieu. Ce ne sont pas les médias, mais la Parole de Dieu qui exhorte :
Tu les inculqueras [les lois et les commandements] à tes enfants et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. (Deutéronome 6, 7)
Inculquer les lois divines n'est pas discourir et polémiquer mais susciter de l’amour pour Dieu et de l’abnégation pour le monde et les choses qui sont dans le monde.
Enseigne-les à tes enfants et aux enfants de tes enfants. (Deutéronome 4, 9).
Il appartient aux parents et non pas aux média (journaux, télévision, Internet) à dépeindre aux enfants la vie de ces hommes de foi que sont Abraham, Moïse, Josué, David, Daniel, etc. et leur montrer de quelle manière ces héros de foi ont respectés les divins préceptes et comment ceux-ci ont été transmis d'une génération à une autre. Ce défi concerne tous les parents :
Quelle est en effet, la grande nation qui ait des dieux aussi proches que l’Éternel, notre Dieu, l'est de nous toutes les fois que nous l'invoquons ? Et quelle est la nation qui ait des lois et des ordonnances justes comme toute cette loi que je vous présente aujourd'hui ? (Deutéronome 4, 7-8)
Car je l'ai choisi, afin qu'il ordonne à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l’Éternel. (Genèse 18, 19)
On ne peut aider les enfants sans avoir un rapport confiant avec eux. Ce rapport se noue lorsqu’on s’intéresse à tout ce qu’ils font aux jeux, aux promenades, à l'école et avec leurs camarades. Même les enfants gentils et mignons ne font pas que des enfantillages. Les parents qui ne surveillent pas leurs penchants et leurs paroles, s’alarmeront le jour où il sera trop tard pour intervenir. Ce n’est pas en laissant des jeunes enfants décider comment se divertir, se vêtir et quoi manger que les parents gagnent leur confiance ; bien au contraire : sous peu, ces mêmes enfants exigeront leur  argent de poche et décideront de leurs fréquentations.
Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. Même dans les assemblées chrétiennes, il y a des personnes qui ont une influence négative sur d’autres. Il appartient aux parents de veiller que les fréquentations de leurs enfants n’entravent pas leur développement. Si le but de l’éducation est de conduire les enfants à Christ, les colères, les irritations et autres brutalités les en éloignent. Ce n’est pas en giflant l’enfant (qui est sans défense) que les parents peuvent s’attendre à être aimé davantage. Le visage n'est-il pas réservé aux caresses et le postérieur à la verge ?
Celui qui ménage sa verge hait son fils, mais celui qui l'aime cherche à le corriger. (Proverbes 13, 24)
Cette exhortation doit être lue à la lumière des lois protectrices interdisant les châtiments corporels abusifs dont des enfants sont victimes. La verge reste cependant le symbole de la fermeté. Ce qui compte c’est qu’une correction se fasse dignement sans colère et après avoir parlé avec l’enfant. Il importe que la correction soit une leçon profitable. Menacer l’enfant sans jamais agir est néfaste. Lui dire : Ne fait pas ceci sinon tu seras punis, et renier ensuite sa propre parole est un comportement fréquent. Il faut réfléchir avant d’annoncer une sanction exagérée. Reprendre un enfant pour ce qu’il fait mal est fréquent, mais le louer pour ce qu’il fait bien est autrement profitable pour son salut. Lorsque l’autorité est fondée sur la confiance et non sur la menace, les enfants partageront aussi leurs problèmes avec les parents plutôt qu’avec des étrangers.
Vers quinze ans les enfants reflètent clairement les influences reçues à travers leur éducation. Rien ne sert aux parents de se disculper, s’il le résultat n’est pas concluant, en disant : Si les autres avaient eu des enfants aussi difficiles que les miens... Mieux vaut alors s’interroger : Combien de fois aie-je demandé à Dieu de l’aide et de la sagesse pour assumer mon rôle de parent et d'éducateur ? Peut-être est-il encore temps de reconnaître et réparer quelques torts ? Jouer les maîtres incontestés jette un froid dans le foyer et nuit à la bonne harmonie. Ces comportements dressent un mur entre les parents et les adolescents qui préfèreront quitter le foyer... quelquefois pour toujours.
Vous êtes mes témoins, et Dieu l'est aussi, que nous avons eu envers vous qui croyez une conduite sainte, juste et irréprochable. (1 Thessaloniciens 2, 10)
Quand les parents peuvent dire de leurs enfants : « vous êtes nos témoins », leur éducation laissera le souvenir d’un foyer chaleureux qui leur donne envie de perpétuer à leur tour cette phrase de Josué :
Quant à moi et ma famille, nous servirons l’Éternel ! ( Josué 24, 15)

K. Woerlen (publié le 5 juin 2018)