Créé à l'image de Dieu

Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, il le créa mâle et femelle.  (Genèse 1, 27)
Les Écritures montrent souvent les manifestations de Dieu sous un aspect masculin et féminin. Tantôt Dieu est un père ou un roi, tantôt une mère ou une reine. Comme ces aspects appartiennent à la sainte poésie ils ne sont pas à prendre à la lettre. Du point de vue de Dieu, il n'y a rien d’autre que ‘unicité’. C’est le message caché derrière le récit de la création.
Dieu n’est assujetti à aucune limitation. Il est hors de l'espace et dans de l’espace ; au-delà du monde et inhérent à chaque iota de la terre. Dieu est éternel et hors du temps tout en remplissant tous les instants. Dieu est au-delà de nous tout en étant en nous. Étant au-delà du temps, de l’espace et des êtres, Dieu se manifeste aux hommes aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur.
Les manifestations de Dieu hors du temps, de l’espace et des êtres ont un aspect masculin ; la capacité à observer objectivement les évènements de l’extérieur. Les manifestations de Dieu dans le temps, l’espace et les êtres ont un aspect féminin ; la capacité de prendre part aux évènements de l’intérieur. Comme Créateur, Dieu n’est pas assujetti à l’espèce humaine ; il est au-delà du genre mâle femelle tout en étant en chaque individu. C’est pourquoi, en créant l’homme à son image, Dieu en fit un être bisexué :
Il le créa mâle et femelle.  (Genèse 1, 27)
Par la suite, lorsqu’il estima que cette créature humaine ne pouvait se développer harmonieusement pour remplir la terre et la soumettre, Dieu dit :
Il n'est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie. (Genèse 2, 18)
Comme l’homme ne trouva pas de l’aide parmi les animaux que Dieu modela et lui présenta, il le fit endormir et sépara ce qui est mâle de ce qui femelle et en fit deux êtres : l’homme et la femme. Avant cette séparation les humains n’étaient pas conscients de leur bisexualité ni de la signification de cette unité mystérieuse. Mais séparé en deux moitiés, ils pouvaient choisir, comme homme et femme, de s’unir et expérimenter l'extase de l'amour.
Cette comparaison entre la vie spirituelle et la sexualité suggère que l'histoire des hommes est en fait une prise de conscience de leur réunification avec Dieu et que l’accomplissement leur vie spirituelle ne se trouve que dans l'expérience suprême de l'amour divin.
Voici donc que l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair : ce mystère est de grande portée : je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l’Église. (Éphésiens 5, 31-32).
Depuis que Dieu a séparé l’homme et la femme, aucun ne peut seul refléter l’image de Dieu. D’où ce désir inné d’unité qui pousse les poussent à s’attacher l’un à l’autre. Lorsque le sexe est l'expression d’un amour vrai, son accomplissement se connecte à la réalisation ultime de l’amour sans fin.
Ainsi, tout mariage entre un homme et une femme est une métaphore de l’union spirituelle entre Christ et l’Eglise. Une sexualité spirituelle qui suggère la vie comme un développement qui culmine dans l’amour éternel. Dans le monde à venir, il n’y aura plus de mariages puisque sans le corps nous seront comme les anges :
Des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter du salut. (cf. Luc 20, 34-35 ; Hébreux 1, 14)
En attendant ce monde où l’amour règne sans fin, hommes et femmes ont comme mission de vivre en choisissant d’aimer les autres comme ils aiment Dieu et de réaliser qu’ils sont unies aux autres et « un » avec Dieu. D’expérimenter que seul l'amour divin est réel.
L’Éternel Dieu fit toute chose en vue d’une fin, et même le méchant pour le jour du malheur. (Proverbes 16, 4)
Cependant, pour ne pas s’y méprendre sur le rôle que joue le méchant dans ce monde, le Psalmiste précise :
Oui, je le dis : l’amour est bâti à jamais ; les cieux, tu fondes en eux ta vérité. (Psaume 89, 3)
En permettant à l’Esprit Saint d’inscrire la parole de Dieu dans notre cœur et d’y déverser son amour, nous découvrons que les divines Lois sont effectivement cette grâce à laquelle aspirait l’âme dans sa faiblesse et ses besoins :
L'Esprit vient au secours de notre faiblesse... et intercède pour nous en des gémissements ineffables. (Romains 8, 26)
Une incroyable énergie vitale remplit alors notre être. Et bientôt nous accomplirons la volonté de Dieu sur terre comme elle se fait dans les cieux : naturellement, avec empressement et joie.
Dieu nous communique de l'extérieur, par sa Parole, ce que nous « pouvons » faire ; mais ce que nous « allons » faire ne dépend que de notre choix intérieur. Quand nous choisissons « de faire ce que nous avons à faire » nous unissons ce qui est « divin en nous » avec le « divin au-delà » de nous ; une union qui se manifeste comme lumière dans ce monde.
Dieu est ‘unique’, mais les hommes n’en savaient rien parce que cette vérité, qui dépasse l’entendement humain, est cachée entre les lignes du récit de la création. Révélée en partie avec la venue de Christ, elle ne le sera pleinement qu’au jour de la rédemption.
Alors Yahvé sera roi sur toute la terre ; en ce jour-là, Yahvé sera ‘unique’, et son nom ‘unique’. (Zacharie 14, 9)
Pour Dieu, tout est ‘unicité’ et la création rien d’autre qu’une expression de son Amour. Malgré l'illusion d’être séparé et loin de Dieu, nous sommes en réalité dans cette ‘unicité’ de Dieu et pénétrée par elle.
En recommandant ses disciples à Dieu son Père, Jésus précise :
Je leur ai donné la gloire que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfait dans l’unité, et que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. (Jean 17, 22-23)

K. Woerlen (publié le 15 décembre 2019)