Comment perdre son salut
Le résultat de notre vie dépend uniquement de notre fidélité. Ou bien nous restons fidèles à l’espérance qui nous est proposée et tenons fermes aux promesses immuables de Dieu, ou bien nous nous en détournons. Un disciple qui se détourne de Dieu, pèche contre l’Esprit de vérité et fait Dieu menteur. Car en agissant ainsi il donne aux incrédules l’impression que le Dieu vrai ne sait pas tenir ses promesses et qu’il est incapable d’aider ses élus à traverser les épreuves, les tentations, les souffrances et les tribulations de la vie.
En recevant le seau de l’Esprit nous obtenons en même temps le gage divin que Dieu veut réellement nous rendre parfaits. Grace à l’Esprit d’adoption, nous devenons si précieux pour Dieu qu’il s’engage, par serment, à nous rendre parfaitement heureux, si seulement nous lui restons fidèle dans toutes les tentations et souffrances qui surviennent dans notre vie. Rester fidèle et persévérer jusqu’à la fin ne signifie rien d’autre que de croire que Dieu est fidèle dans ses promesses, qu’il ne peut (ni ne veut) se dédire de sa Parole et qu’il est suffisamment puissant pour nous garder jusqu’à la fin. Cela signifie encore que nous lu faisons entièrement confiance, sans jamais nous détourner de sa promesse qu’il a scellé en nous par son Esprit.
Aussi longtemps que l’esprit de Dieu œuvre et habite en nous, Dieu ne peut pas nous délaisser mais doit nous aider (aussi longtemps que nous lui restons fidèles) jusqu’à la victoire. Et s’il y avait cent milles ennemis, difficultés et danger sur notre chemin, nous les traverserions tous avec foi et confiance en Dieu, pour arriver au but de notre vocation céleste ! Il n’y a pas de danger pour celui qui est prêt à payer le prix de la vocation céleste (même si cela devait tout lui coûter, voire sa vie terrestre) puisque Dieu l’aide et lui donne la main pour vaincre et tout surmonter. Le gage de l’Esprit nous donne l’assurance et la certitude que nous obtenons le salut si nous persévérons jusqu’à la fin. Après avoir mis la main à la charrue, ne regardons et ne nous retournons donc jamais en arrière, mais allons toujours de l’avant ! (cf Luc 9 v62)
Celui qui ne tient pas ferme dans sa résolution et ne s’arme pas de la pensée de souffrir, risque de dévier du chemin de la vie dès le commencement de sa vie spirituelle. Car le péché d’incrédulité dans lequel on peut tomber, comme le peuple d’Israël, consiste à se laisser impressionner et effrayer par les tribulations et les souffrances eau point de se retirer en arrière. « Garde toit de te livrer au mal, car la souffrance t’y dispose » (Job 36 v21). Dans les souffrances il est aisé de vendre son droit d’aînesse comme l’impudique et profane Esaü, ou de s’aigrir et de laisser pousser des racines d’amertume. Et nous savons que plus tard, voulant obtenir la bénédiction, Esaü fut rejeté quoiqu’il la sollicitât avec larmes ; car son repentir ne put avoir aucun effet. Il ne put réussir dans son espérance et son entreprise trompeuse.
Si la victoire nous est assurée et nous appartient, n’oublions cependant pas qu’elle appartient aussi à Dieu. Car c’est en restant fidèles, ou plutôt en considérant Dieu comme fidèle, que nous pouvons vaincre et que rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Christ. Ce n’est que lorsque nous commençons à douter de Dieu, le tout-puissant, ou à considérer quelque autre créature comme plus puissante que lui, ou à aimer quelqu’un ou quelque chose plus que le Seigneur Jésus-Christ, que la promesse ne nous sert plus à rien. Et, une nouvelle fois nous remarquons combien est grande la séduction du péché, qui pousse un élu à douter et à quitter le Dieu vivant.
Le fait que Jésus, le fils de Dieu, dût descendre dans la misère la plus profonde pour nous sauver et nous réconcilier avec Dieu, devrait nous humilier au regard de cette nature charnelle, orgueilleuse, entêté et paresseuse que nous portons avec nous. Devant un tel exemple d’amour ne devrions-nous pas aussi être prêt à tout souffrir dans ce monde pour être des collaborateurs de Christ dans l’œuvre de salut qu’il a commencé parmi les hommes perdus ? Et puisque nous savons qu’il y a pour l’homme aucun autre chemin qui mène à Dieu en dehors du salut qui est en Christ, n’est-ce pas une raison supplémentaire pour prier et supplier Dieu pour que la divine semence puisse se multiplier aussi bien en nous qu’à travers nous.
Kurt Woerlen