Aux saints et fidèles en Christ

Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, aux saints qui sont à Éphèse et aux fidèles en Jésus-Christ : Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ ! (Éphésiens 1, 1-2)
L’apôtre Paul qui s’adresse ici aux saints et fidèles d’Éphèse affirme dans sa lettre aux Romains (1, 5) avoir été mandaté par Dieu pour amener les païens à l’obéissance de la foi et propose aux fidèles en Jésus-Christ à vivre selon son exemple (cf. 2 Thessaloniciens 3, 7-10), à être ses imitateurs (1 Corinthiens 11, 1) en apprenant à vivre par la foi et à combattre le bon combat de la foi. Les faits et gestes de cet envoyé de Dieu (ce que signifie le mot apôtre) montre une manière de vivre selon la douceur et l’humilité de Christ. En s’abreuvant de l’Esprit de Christ Paul finira par se voir tantôt comme « un avorton », « le moindre des apôtres » (1 Corinthiens 15, 8-9) ou « une mère aimante qui soigne les enfants qu’elle nourrit ». (1 Thessaloniciens 2, 7) La grâce et la paix qu’il souhaite aux saints et fidèles exprime son affection pour tous les saints et fidèles en Christ. Paul imite d’une façon remarquable l’exemple de Jésus-Christ qui dit à ses disciples :
Je vous laisse la paix, je donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. (Jean 14, 27)
Cette paix de Christ n’a rien en commun avec la paix des armes, la paix sociale, la paix commerciale, etc. qui préoccupent les hommes politiques. Jésus parle d’une paix qui lui était propre : sa paix. La paix du cœur. Elle est si précieuse qu’il faut veiller sur son cœur plus que sur toute chose. (Proverbes 4, 23) Non pas pour enterrer ce trésor (comme le serviteur inutile) mais pour le faire fructifier.
Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix. (Jacques 3, 18)
Pour faire fructifier la paix il n’y a pas de camp d’entraînement meilleur que la vie quotidienne. Au milieu des circonstances de tous les jours nous avons la possibilité de croître pour le salut et de préserver la paix en gardant confiance en notre Père céleste. Chaque jour offre de multiples occasions pour apprendre à vivre en paix et à semer la paix. Au lieu de rester de petits enfants qui sont au lait nous commençons à manger cette nourriture solide qui procure des sens exercés au discernement du bien et du mal. (Hébreux 5, 12-14)
Ces expériences se transforment en des bénédictions que nous pouvons répandre dans nos familles, les assemblées etc. Aux frères et soeurs dans la foi nous donnons une main fraternelle et les encourageons à la charité et aux bonnes œuvres. (Hébreux 10, 24-25) Il n’y a pas de limites géographiques pour être en bénédiction. En esprit nous tendons la main aux saints et fidèles qui vivent au loin en leur adressant quelques mots d’amitié. Que ce soit au téléphone, par e-mail ou lettre, Dieu se tient entre nous et les destinataires pour que nos vœux leur procurent une toujours plus grande richesse de grâce et de paix.
Car on donne à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. (Matthieu 13, 12)
Aussi n’est-il guère concevable que nous soyons remplis de la paix de Christ sans essayer de la partager avec d’autres et de tout faire pour rester en paix (pour autant que cela dépend de nous) avec les personnes que nous côtoyons dans la vie. (Romains 12, 18) Évitons cependant à nous imposer. Une grâce se demande et s’implore, elle ne s’impose pas. Dieu lui-même ne s’impose jamais.
Une étrange coutume parmi les croyants consiste à souhaiter la grâce et la paix de Dieu à des personnes qui vivent dans le péché. Évitons ce non-sens ! Dieu ne peut pas accorder sa paix à des personnes qui ne se soucient pas de lui ou qui, pire, se détournent de lui. (Romains 1, 28) Le prophète Ésaïe nous rappelle cette loi divine :
Les méchants sont comme la mer agitée, qui ne peut se calmer, et dont les eaux soulèvent la vase et le limon. Il n’y a point de paix pour les méchants, dit mon Dieu. (Ésaïe 57, 20)
D’ailleurs, les pécheurs restent généralement indifférents quand ils reçoivent de tels vœux. Et si jamais ils répondent, ils le font souvent en soulevant la vase et le limon qu'est le mépris, l’ironie et la moquerie. Et pourquoi ? Parce que leurs pensées et leur cœur sont plongés dans les ténèbres ; ils sont par nature étrangers aux choses de Dieu. (Romains 1, 21) Aussi longtemps qu’ils ne se convertissent pas le Saint-Esprit ne peut ni leur révéler les pensées divines ni les graver dans leur entendement. La parole de Dieu n’est vivante pour aucun pécheur.
Cette loi divine est une des raisons pour laquelle les lettres apostoliques ne s’adressent pas aux pécheurs mais aux saints et fidèles en Jésus-Christ. Quand eux lisent les Écritures, ils le font pour mieux connaître la volonté de Dieu à leur égard afin de croître dans l’amour, la foi et l’espérance.
D’aucuns ne lisent la Bible que par devoir religieux et avec le secret désir de s’en approprier les promesses. Ils se contentent, malheureusement, d’une lecture rituelle tout en omettant de faire la volonté de Dieu. Ce genre de lecture n’apporte pas un grand bénéfice. Les mots défilent trop vite pour laisser une trace dans le cœur. C’est ce que Jésus laisse entendre en disant aux juifs qui, bien que habitués à la lecture de la Bible, cherchaient néanmoins à le faire mourir :
Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! (Jean 5, 39-40)
Le jeune homme riche, qui était une exception parmi ces experts des Écritures, demanda à Jésus : Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Y a-t-il plus belles promesses que la vie éternelle ? Connaissant les Ecritures, ce jeune homme savait que les promesses sont toujours liées à des conditions à remplir. C’est ce que nous montre le cinquième commandement dont la promesse pour que tu sois heureux et que tu jouisses d’une longue vie sur la terre est directement lié à l’injonction faite aux enfants d’obéir à leurs parents et d’honorer leur père et leur mère. (Éphésiens 6, 1-2)
Que les promesses de Dieu vont toujours de pair avec l’obéissance se montre clairement avec la promesse de recevoir le Saint-Esprit. En effet, ce don merveilleux n’est accordé qu’à ceux qui honorent et Dieu et le Seigneur Jésus-Christ par une obéissance sans faille. (Actes 5, 32)
Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés. (Romains 2, 13).
Une certaine connaissance de la Bible appartient aujourd’hui à la culture générale. Mais lorsque des personnes incrédules se mettent à sonder les Écritures - fusent-ils des savants biblistes et autres exégètes - ils ne le font guère pour se convertir et changer de vie. Souvent ils se liguent contre Dieu et contre son Oint et cherchent à se forger des armes contre les saints et fidèles en Christ.
Pourquoi ce tumulte parmi les nations, et ces vaines pensées parmi les peuples ? Les rois de la terre se sont soulevés, et les princes se sont ligués contre le Seigneur et contre son Oint. (Psaume 2, 1-2)
Oui, pourquoi ce tumulte ? Parce qu’il est dans la nature de l’homme incrédule de vouloir ébranler la foi des saints et fidèles. Les rois de la terre, les puissants, les riches et les sages selon la chair qui nous gouvernent ne cherchent qu’à semer le scepticisme et le doute parmi les disciples de Christ pour ensuite les livrer aux ennemis de l’Évangile, comme Judas le fit avec Jésus-Christ.

K. Woerlen (publié le 15 mai 2019)