Pourquoi se convertir ? (2/2)

                La conversion

                « Se convertir et vivre », disait Christ, reliant ainsi la conversion à la vie comme le péché l’est à la mort. Si une conversion a de telles conséquences par rapport à la vie, et qu’elle est le fondement même de la vie, cela doit valoir la peine de sonder ce que Christ veut dire par là.

                Le mot « conversion » est trop souvent utilisé dans le langage courant pour désigner des changements insignifiants. Ainsi, il a perdu en partie sa signification initiale, profonde et bouleversante. Un vendeur s’efforce de « convertir » un acheteur hésitant et rebelle à sa manière de voir. Un juif se convertit au christianisme par opportunisme, sans changer d’entendement. De tels exemples pourraient être multipliés.

                Même parmi ceux qui se disent enfants de Dieu le sens de la conversion a été nivelé. On prétend avoir accepté Christ comme Sauveur personnel, sans avoir expérimenté une nouvelle naissance. D’autres parlent de conversion avec et sans nouvelle naissance, comme si ces deux notions pouvaient êtres séparés. Il faut de nos jours un sérieux enseignement pour convaincre que la conversion (devant Dieu) et un changement si profond de l’entendement que Christ le désigne lui-même comme une « nouvelle naissance ». Toute autre chose n’est que le raccommodage d’un vieux vêtement.

                La conversion englobe le pardon (après des regrets sincères) des péchés commis, l’affranchissement de l’esclavage du péché et, finalement, la naissance d’une nouvelle créature sur un chemin nouveau et pour une vie nouvelle. « Les choses anciennes sont passées, voici, toutes choses sont devenues nouvelles. »

                La conversion selon l’Écriture

                Le premier rayon de lumière dans les ténèbres que le péché apporta est ce court récit de Moïse : « C’est alors que l’on commença à invoquer le nom de l’Éternel. » Genèse 4 v26 Le deuxième est celui d’Enoch qui marcha avec Dieu durant 300 ans, puis fut enlevé, parce qu’il était agréable à Dieu (Genèse 5 v24)

                Et déjà Moise disait : « C’est de là aussi que tu chercheras l’Éternel, ton Dieu, et que tu trouveras, si tu le cherches de tout ton cœur et de tout ton âme. Au sein de ta détresse, toutes ces choses t’arriveront. Alors, dans la suite des temps, tu retourneras à l’Éternel, ton Dieu et tu écouteras sa voix. » Deutéronome 4 v30

                Lors de l’inauguration du temple de Jérusalem, Salomon priait : « Quand le ciel sera fermé et qu’il n’y aura point de pluies, à cause de leurs péchés contre toi, s’ils prient dans ce lieu et rendent gloire à ton Nom, et s’ils se détournent de leurs péchés, parce que tu les auras châtiés, exauce-les des cieux, pardonne le péché de tes serviteurs et de ton peuple d’Israël, à qui tu enseigneras la bonne voie dans laquelle ils doivent marcher… » 1 Rois 8 v35-36

                Jérémie, au nom de l’Éternel dit : « Je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, je les ai envoyés dès le matin, pour vous dire : Que chacun revienne de sa mauvaise voie, amendez vos actions, n’allez pas près d’autres dieux pour les servir… » Jérémie 13 v15

                Tous les prophètes ont dit la même chose avec des paroles différentes : Job 22 v23 ; David (Psaumes 7 v13, 22 v28, 51 v15) ; Ésaïe (10 v21, 19 v22, 52 v8, 55 v7, 59 v20, 60 v5) ; Jérémie (3 v7, 4 v1, 5 v3, 18 v8, 24 v7, 25 v5, 26 v3, 31 v18) ; Ézéchiel (3 v19, 18 v21, 33 v9) ; Osée (7 v16, 12 v7, 14 v2) ; Joël 2 v10 ; Amos 4 v8 ; Jonas 3 v10 et Malachie (3 v7, 4 v24). Tous avaient des mises en garde ! Tous appelaient et invitaient à la conversion !

                Et Jésus le messie si attendu, s’écria : « Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux ! Matthieu 18 v3-5 Ainsi, Christ a posé la nécessité absolue de la conversion.

                Le nouveau testament qui est la base de la nouvelle Alliance donne des exemples de conversions spécialement instructifs. Extraits parmi des milliers, ils montrent chaque fois une autre facette des voies merveilleuses de Dieu :

                Le publicain méprisé allait au temple, se frappait sans ambages la poitrine, s’accusait d’être un pécheur et le confessa publiquement et devant Dieu en implorant sa miséricorde. Il est difficile de montrer plus clairement la voie. (Luc 18 v13)

                Zachée était un pécheur riche. Il avait l’argent nécessaire pour réparer et rembourser au quadruple ce qu’il avait extorqué. Si l’on pouvait être sauvé par les œuvres, Zachée l’aurait été. Mais il n’avait point de repos et il alla le chercher en haut d’un figuier… Cependant, il dut descendre, sur l’invitation de Christ, pour qu’il puisse lui apporter la grâce dans sa maison. (Luc 19 v1-10)

                La femme était méprisée et rejetée par les hommes, mais elle pleura au pieds de Jésus et rompit un vase d’albâtre et répandit son parfum précieux - probablement les restes de sa vie passée - en même temps que son cœur saignant. (Matthieu 26 v7)

                Corneille était un païen, un centenier de l’armée Romaine qui n’était pas spécialement prédisposé à la piété, mais Dieu ne fait pas acception de personne et ses prières ont été exaucées. (Actes 10)

                Paul était un ennemi terrible, le plus craint parmi les persécuteurs. Aucun de nous n’aurait osé l’inviter à venir à Christ. Mais lorsque Christ l’a appelé, il n’a pas résisté à l’aiguillon et s’est livré entièrement. Ce n’est pas la durée de la repentance qui compte devant Dieu, mais la réalité de notre reddition et la promptitude à reconnaitre notre état de perdition. Personne ne discute le sérieux et la sincérité de la conversion de Paul. Son exemple montre que même les propres justes - les « irréprochables » - peuvent avoir part à la Rédemption en Christ, dès lors que leur cœur se brise.

                L’eunuque d’Éthiopie cherchait… Et celui qui cherche, trouve. Contrairement à Paul, il devait parcourir un long chemin ; mais Dieu conduit chacun comme il le juge bon. L’eunuque avait besoin d’être éclairé et de comprendre ; et il a trouvé la lumière. Et sans hésitation, il saisit l’opportunité et poursuivit son chemin joyeusement. (Actes 8)

                Le geôlier était un homme égaré, cruel et aveuglé. En entendant Paul et Silas chanter dans la prison avec les ceps aux pieds, il reconnut la puissance de Dieu (ce n’est pas seulement le tremblement de terre), et il s’écria : « que faut il que je fasse pour être sauvé » ? Il était aussitôt prêt pour le salut, et sa joie fut grande. (Actes 16)

                A l’opposé de cette voie joyeuse, nous rencontrons l’obstination des hommes qui veulent rester dans leurs péchés. Finalement, « les insensés meurent par défaut de raison », car « à la mort du méchant, son esprit périt » (Proverbes 10 v21 et 11 v17)

                Le péché mortel

                On pose souvent la question ; qu’est-ce que le péché mortel ? Chacun craint ce péché, et Satan utilise cette crainte pour empêcher les hommes de changer d’entendement en leur faisant croire qu’il n’y a plus d’espoir pour eux.

                Il serait faux de classer les péchés en catégories et de ne considérer que quelques-uns comme mortels. Comme toutes les maladies ou blessures, mêmes anodines, peuvent causer la mort (quelques fois plus vite qu’une maladie grave), de même, tous les péchés peuvent, si l’on y persévère, entrainer la mort. Car un péché mortel, c’est un péché qui entraine la mort. Et la mort est provoquée lorsqu’il n’y a plus « de place pour la repentance ». La Parole nous relate à ce sujet les trois exemples tragiques de Caïn, Esaü et Judas.

                Tous les péchés qui sont regrettés, confessés et abandonnée sont aussi pardonnées. Sauf le péché contre le Saint Esprit qui ne trouvera de pardon ni ici-bas, ni dans l’éternité. Satan en a terrifié et retenu beaucoup avec cette pensée. Mais que personne ne se laisse tromper : celui qui a péché contre le Saint-Esprit n’a plus de compréhension pour changer de vie. Il n’a aucun regret quant à son bonheur et s’endurcit sciemment dans son obstination.

                La forme la plus répandue du péché contre le Saint-Esprit est de préférer les ténèbres à la lumière, et de rester dans l’incrédulité pour finalement y mourir. « Et ce jugement ; c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » Jean 3 v19

Henri Michel

publié sur "www.tavolonte.com" en octobre 2024