Un temps pour toute chose

Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel. (Ecclésiaste 3, 1)
Les commandements de Dieu ne sont pas un diktat mais de précieuses promesses : des paroles de vie qui permettent de devenir participants de la divine nature. (cf. 2 Pierre 1, 4) Si Dieu n'avait pas voulu que l’homme soit libre de choisir, nous ne serions pas plus responsables de nos faits et gestes que les animaux. Et si tous les événements de notre vie étaient prédéterminés, nous ne serions que des marionnettes ; les joies et les souffrances résultant de nos actes seraient arbitraires ; notre vie n’aurait aucun sens. Mais maintenant nous avons le droit de choisir ce que nous désirons faire, soit le bien, soit le mal. Nous pouvons aussi bien choisir d’imiter le roi Jéroboam qui sacrifiait aux veaux d'or et divisa Israël, que Jésus-Christ qui choisit de faire en tout la volonté de son Père. Nous pouvons choisir soit de vivre comme un moustique mû par l’instinct, soit de faire la volonté de Dieu comme les prémices de ses créatures. (cf. Jacques 1, 18)
Comme il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel, il y avait aussi pour Adam un temps pour vivre dans le jardin d’Éden et un moment pour le quitter. Même si Adam et Eve n’avaient pas mangé du fruit de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal, le récit de la Genèse montre clairement que l’homme devait quitter le jardin d’Éden (cf. Genèse 1, 28). D’où la question : sa sortie fut-elle prédéterminée ?
Il en fut de même pour Noé. Il y eut le temps où Noé entra dans l'arche avec sa famille et le moment où il en sortit. Est-ce que cette famille fut sauvée pour avoir choisi de plaire Dieu ou était-ce leur destin d'entrer dans l'Arche nonobstant leurs actions ? Quant au déluge : fut-il prédéterminé par Dieu ou causé par les hommes méchants qui choisirent de s'entre-tuer au lieu de vivre en paix ?
Beaucoup d’événements de notre vie semblent prédéterminés. Il en est ainsi de la mort. En indiquant que la mort se révélera à travers la mission du serpent, l’Éternel Dieu montre que la mort avait sa raison d’être indépendamment du choix d’Adam et d’Eve de manger de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal. En effet, l’Éternel Dieu dit à l'homme :
Tu peux manger de tous les arbres du jardin, mais de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. (Genèse 2, 16-17)
L’Éternel ne lui dit pas : « si jamais » tu en mangeras…, mais expressément : « le jour » où tu en mangeras. Cette nuance montre clairement que Dieu savait que l’homme, malgré son conseil de ne pas le faire, en mangera et mourra.
Bien que toute l’humanité soit au service de Dieu, d’une façon ou d’une autre, sa divine présence ne peut se manifester qu’à travers les hommes qui vivent ses commandements. Chaque être humain exprime à travers son caractère un aspect de ce qui est bon ou mauvais. Les hommes bons servent les desseins de Dieu directement en étant la lumière du monde, les hommes méchants servent les desseins de Dieu indirectement à leur insu. Bien que Dieu ne s'identifie pas aux méchants, leur contribution est néanmoins essentiel pour procurer à ceux qui aiment Dieu les occasions pour vivre par la foi, l’espérance et, s’il le faut : résister jusqu'au sang dans la lutte contre le péché. (Hébreux 12, 4).
Les méchants sont comme la mer agitée qui ne peut se calmer, dont les eaux soulèvent la boue et la fange. Point de paix, dit mon Dieu, pour les méchants. (Isaïe 57, 20-21)
Sans s’en rendre compte, les méchants sont un levain qui fait lever toute la pâte qui favorise chez les enfants de Dieu la croissance spirituelle. Les victoires que les méchants remportent sur les saints et fidèles ne sont que des leurres annonçant leur disparition. Il n’y a aucune raison d’envier les méchants ; ils souffrent tous de l’insécurité existentielle et leur vie intérieure est un enfer.
Servir l’Éternel est le plus grand honneur et le plus grand bonheur qui soit sur terre ! Au service de Dieu notre être est pénétré par l’Esprit Saint que nous fait comprendre que, tout en n’étant qu’une « étincelle de Dieu », nous contribuons par notre vie au perfectionnement de ce monde. Certes, des défaites sont possibles, mais la vie finira toujours par vaincre et nous transformer.
Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur, qui est Esprit. (2 Corinthiens 3, 18)
Tous les hommes sont interfacés les uns avec les autres, mais chacun a sa façon unique de servir Dieu. Notre vie est faite de choix, d'attitudes à adopter et de sens à donner aux différentes situations. Nous pouvons fuir notre mission ou la remplir en exprimant la crainte de Dieu à chaque moment de la vie, aussi bien dans la douleur et la joie que dans la tristesse et le bonheur.

K. Woerlen (publié le 25 novembre 2019)