Souvenez-vous des premiers jours

le 25 décembre 2015

Lorsque les enfants d'Israël sortirent du pays d’Égypte une multitude de gens de toute espèce montèrent avec eux, ainsi que du petit et du gros bétail, formant d’immenses troupeaux (Exode 12,38). Ce ramassis de personnes qui s’était mêlé au peuple élu était un piège pour Israël qui allait lui coûter très cher. En effet, tout ce monde étrange ne tardait pas à murmurer et à se plaindre des restrictions que leur imposait la vie au désert. Et le mépris qu'il manifestait, notamment à l’encontre de la manne, ne manquera pas à contaminer les enfants d'Israël (Nombre 11,4-6). Une chose similaire arrive souvent à ceux qui se sont convertis à Jésus-Christ et quittent les ténèbres de l'Egypte spirituelle. Quelques uns de leurs amis cherchent alors à les imiter et les accompagner. Malheureusement ce ne sont, la plupart du temps, que des aventuriers qui imitent l'Israël spirituelle extérieurement mais qui ne se convertissent pas en leur for intérieur. Ils marchent avec « les enfants d'Israël » aussi longtemps que tout se passe sans problème et sans épreuves particulières. Mais dès qu'ils ont à supporter les premières privations ou tribulations, qui ne manquent pas de surgir pendant une traversée du désert, ils se révèlent tels qu'ils sont : Des personnes qui se disent croyants mais qui ne se sont jamais convertis de cœur. Ils ont simplement quitté l'Egypte en accompagnant leurs amis mais en y laissant leur coeur et leur esprit. Ce fait se révèle clairement à travers leur envie de « manger de la viande » et le mépris qu'ils manifestent pour « la manne » dont l'Israël spirituel a besoin durant sa traversée du désert. Certes, ce ramassis s’en nourrit aussi, mais très vite il en éprouve du dégoût. Il faut toujours se méfier des personnes qui ne portent pas la marque de la nouvelle naissance qui se manifeste par l'amour, l'humilité et la douceur de Christ. Il faut prendre et considérer ces gens pour ce qu'ils sont : des déserteurs qui, tout en ayant une apparence de piété, ne se sont jamais dépouillés de leur vieil homme. Ils n'ont jamais rompu avec le prince de ce monde. Leurs relations mondaines priment celles avec Christ et ses disciples. Ces compagnons de voyage ont passé la mer rouge avec les enfants d'Israël. Ils se sont mêmes laissés baptiser (comme Israël le fut en Moïse et le nuage et la mer), mais leur coeur n'y était pas. Leur conversion extérieure ne c'est jamais achevée par le dépouillement du vieil homme et le revêtement de l'homme nouveau, crée selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. (Ephésiens 4,20-24). Ce sont ces mauvais compagnons qui corrompent les bonnes moeurs. Ils prétendent suivre Christ mais ne cherchent qu’à satisfaire leurs propres désires et leurs propres intérêts. Ils espèrent trouver le bonheur sans être exposés aux souffrances et épreuves. Alors, quand ils estiment que les évènements ne tournent pas à leur avantage, ils expriment leur mécontentement avec une langue de vipère dont les médisances et les calomnies contaminent rapidement les saints. Restés au solde du prince des ténèbres, ils se rebellent et excitent les croyants à regarder en arrière, à retourner dans le monde. Et très vite ils attirent en premier les jeunes gens inexpérimentés et non affermis pour les entraîner dans leurs partis où ils vont périr. Gardons-nous de tous ceux qui ont une racine d'amertume ; de peur quelle ne produise du trouble et en infecte plusieurs (Hébreux 12,15). Il est bon dans de tels cas, de se souvenir de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, nous avons soutenu un grand combat au milieu des souffrances (Hébreux 10,32). Nous nous sommes rassemblés prêt à tout donner avec joie pour la cause de l'Evangile et les frères. L'amour de Christ nous tenait éveillé et rien n’était trop pénible pour être à son service. Nous étions heureux. N'avons-nous plus les mêmes dispositions ? Faut-il que tout change ? Faut-il laisser l'ennemi éteindre l’ardent amour fraternel ? Que nous restera-t-il si notre premier amour s’évanouit ? Qu'une façade ! derrière laquelle plus rien ne relie les coeurs des uns aux autres. Une telle vie ne serait plus que l’ombre de la réalité chrétienne ; c’est comme si Israël vivait sans sa Loi ! La communion en Christ se vit dans la liberté de l'Esprit et non sous une loi. Veillons à ce que l'oeuvre de Dieu commencée en nous ne l’ait pas été en vain et que le travail accompli ne soit pas perdu ! Car si cette œuvre divine se perd, comment pourrions-nous être pleinement heureux ?

S.H. FROEHLICH