La grandeur de sa puissance

Il l’a déployée [sa puissance] en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui peut être nommé, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir.  (Éphésiens 1, 20-21)
Selon son dessein éternel, Dieu avait envoyé son Fils pour que le monde soit sauvé par lui. Incarné dans la chair, la nature humaine, Christ a vécu parmi les hommes une vie pleine de grâce et de vérité :
Afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable. (Hébreux 2, 14)
Face à la mort le péché est impuissant. Il est incapable d'agir. Un mort ne peut pécher. C'est pourquoi, les héros de la foi ont tous préféré mourir plutôt que de pécher (cf. Hébreux 11,35-40). La puissance de la mort n'est égalée que par l'amour :
L'amour est fort comme la mort . (Cantique 8, 6)
Si des anciens étaient prêts à mourir pour ne pas pécher, Jésus-Christ, lui, n’a jamais péché parce qu'il aimait continuellement  durant toute sa vie terrestre. Par amour il a renoncé à lui-même ; par amour il n'a pas fait sa volonté mais la volonté de celui qui est Amour : son Père céleste. (Jean 6, 38) Dès lors le diable était impuissant... Et lorsque Christ mit le comble à son amour en mourant sur la croix et à son ultime désir d'étancher sa soif, tout fut accomplit ; le Royaume de la mort et du chaos fut à jamais ébranlé. En aimant comme son Père céleste aime, Christ réduit à néant les desseins de Satan avec d’autant plus d’efficace que Dieu le ressuscita d'entre les morts par la puissance de son amour divin.
Depuis cette résurrection majestueuse plus rien ne sera comme avant. Désormais Christ est « assis à la droite de Dieu » dans les lieux célestes. De là il règne par la puissance de son amour sur toutes les autorités, puissances, dominations et souverainetés. Rien ne se substituera à l'avenir à ce pouvoir du Christ, ni au rôle qui lui est dévolu. Il n'y aura plus d'autres révolutions ni dans l'ordre de la création ni dans celui de l'histoire des hommes. En Roi de l'Amour, Christ régente désormais tout ce que l'univers renferme : les humains, les anges et les autres dignités qui selon leur rang peuplent l'univers.
Satan qui est l'égoïsme et le désordre en personne a été défait. Ayant perdu sa dignité, il dût quitter les demeures célestes avec ses fidèles compagnons : les esprits égoïstes, rusés et incrédules. (Apocalypse 12, 8-9) Christ vit Satan tomber du ciel comme un éclair. (Luc 10, 18) Depuis cette disgrâce, les esprits déchus peuplent les espaces entourant la terre. Ils tiennent dans cette « banlieue » leur « quartier général » d’où ils opèrent pour séduire les saints et les faire, si possible, retomber dans le péché - le chaos. Tel un lion rugissant, ces esprits maléfiques épient les fidèles et cherchent à les dévorer. (1 Pierre 5, 8)
Ceux que ces esprits diaboliques réussissent à séduire deviennent leurs collaborateurs : des hommes qui soignent leur ego et qui pensent, parler et exigent comme les deux filles de la sangsue : « Donne ! Donne ! » (Proverbes 30, 15) Ils se mettent à s'opposer à Dieu et à mépriser les saints au point de les persécuter et même tuer. L'Histoire est remplie d'exemples où la haine des ennemis de Dieu finit par assassiner les saints et fidèles qui les aimaient.
Jésus n’a pas caché ce revers de la médaille à ceux qui désirent le suivre :
Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. (Luc 14, 27)
Sachant que les souffrances, les afflictions et les épreuves sont le lot des humains, les disciples de Christ apprennent à les supporter avec joie. En effet, ce n’est qu’à travers beaucoup de tribulations que nous entrerons dans le royaume de Dieu. (Actes 14, 22) Bien que vaincus, les esprits mauvais peuvent encore nous causer des ennuis. De ce fait, ils ne se privent jamais de s'en prendre aux saints. Mais aussi longtemps que l'Esprit Saint demeure en notre coeur, ni la faim, ni les tribulations, ni l'angoisse, ni l'épée, ni la mort, ne peuvent nous séparer de l'amour de Christ. (Romains 8, 35)
Bien sûr, lorsque le Seigneur ordonne : Halte ! Les esprits mauvais ne peuvent que lâcher prise et se retirer. Pour s'en convaincre, il suffit de se rappeler de quelle manière merveilleuse les anges ont délivré de leur prison aussi bien l'apôtre Pierre que l'apôtre Paul. Et comme la parole de Dieu n’est pas enchaînée (2 Timothée 2, 9), nous aussi nous pouvons commander à ces esprits. Même si la délivrance se fait attendre, nous n'avons rien à craindre : La vie nouvelle ne peut être atteinte. Tant que nous restons enracinés en Christ, les tourments ne font souffrir que notre corps ; tandis que la perspective de l’héritage céleste nous incite à persévérer dans la foi jusqu'à obtenir la plénitude de celui qui remplit tout en tous.
Beaucoup de prédicateurs sont si aveugles qu'ils dominent leurs ouailles sans vergogne et se comportent comme ces ouvriers dans la parabole des vignerons qui cherchèrent à s'accaparer de l'héritage en tuant et les serviteurs et l’héritier, au lieu de servir le maître de la vigne. (Matthieu 21, 33-41) Ces ouvriers se trompèrent lourdement… Ce n'est pas en persécutant et en excommuniant que ces prédicateurs assurent leur héritage céleste. Au lieu d'évincer les saints de leurs réunions, ils feraient mieux de se convertir. En effet, il n'y a pas d'héritage céleste pour ceux qui n'auront pas appris, comme Christ, à s'abaisser jusqu'à en mourir.
Jusqu'à l'avènement de Christ, les églises restent confrontée à deux difficultés majeures : Renoncer aux choses qui sont dans ce monde et souffrir à cause de Christ. Les disciples qui pratiquent la justice et qui aiment comme Christ a aimé ont à supporter l’opposition de la part des pécheurs. Souffrir parce que l'on ne pèche pas, c'est cela participer aux souffrances de Christ. (1 Pierre 4, 1) Ce sont ces souffrances qui prouvent que nous avançons sur le chemin étroit et périlleux qui mènent à la vie. (Matthieu 7, 14) Aussi ne devons-nous jamais nous étonner de la fournaise qui est au milieu de nous !
Ceux qui ne veulent pas souffrir avec Christ s’excluent eux-mêmes de l'héritage de gloire ! Car la vocation en Christ est si glorieuse et précieuse qu'il est normal que l’amour des disciples soit testé dans le feu des épreuves. De telles souffrances produisent de la constance et de la patience. (Jacques 1, 2) Réjouissons-nous donc de ces épreuves qui testent notre foi. Restons confiants et ne dévions ni à droite ni à gauche afin de pouvoir entrer dans la joie de notre Maître lorsque nos souffrances sur terre seront achevées.

K. Woerlen (publié le 15 septembre 2019)