Écouter et pratiquer

Quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. (Matthieu 7, 24)
Suffit-il d’écouter ou de lire les paroles que Jésus Christ prononça dans le « Sermon sur la Montagne » pour être sauvé ? Est-ce que ces paroles ne sont-elles qu’un simple résumé de ce que Jésus Christ accomplit pour sauver l’humanité ? Loin de là ! Pour comprendre la portée du Sermon sur la Montagne (relaté dans les chapitres 5 à 7 de l’Évangile de Matthieu), il ne faut pas le lire comme un diktat qui exige une obéissance aveugle, mais comme un ensemble d’exhortations et de conseils pour rendre les homes bienheureux. Ainsi, Jésus se mit à enseigner les disciples rassemblés autour de lui en répétant par neuf fois : Bienheureux ceux qui… (Matthieu 5, 3-11) et acheva son enseignement avec la comparaison d’un homme avisé qui bâtit sa maison sur un roc : qui met les paroles du Sermon sur la Montagne en pratique. L’homme avisé est une métaphore d’un disciple de Christ - du vrai chrétien. Contrairement à la multitude qui, comme au temps de Jésus, s'intéresse davantage aux guérisons, aux miracles, à l’argent qu’à l’écouter et le suivre, le disciple accepte son invitation de renoncer à tout pour entrer par la porte étroite sur le chemin resserré qui mène à la vie.
Entrez par la porte étroite. Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui s'y engagent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent. (Matthieu 7, 13-14)
S’il y en a peu qui trouvent ce chemin resserré, c’est qu’ils ne sont pas prêts à souffrir et à obéir… Qui de nos jours sait et veut encore obéir ? La multitude se laisse séduire par les pensées et fantasmes des philosophes et autres sages de ce monde, elle cherche le bonheur sur le chemin spacieux des divertissements de plus en plus variés et expansifs. Le jeune homme riche (Matthieu 19, 16-22) qui demanda à Jésus ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle s’en alla tout triste parce qu'il douta que ce trésor dans les cieux équivaut ses richesses. De nos jours le comportement des gens fortunés - ou riches en eux-mêmes - qu’ils soient jeunes ou vieux, est identique. A coté de leurs richesses, qu’elles proviennent d’un héritage, du travail ou des affaires, c’est très souvent la famille : père, mère, épouse, enfants… qui fait obstacle pour qu’ils suivent Jésus Christ. Dommage, car :
Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera. (Luc 9, 24)
Nombreux sont malheureusement ceux qui s’engagent sur le chemin spacieux de ce monde pour y rechercher des plaisirs toujours plus excitants. Si seulement ils pouvaient croire que : les œuvres de la chair, ne les mènent pas aux paradis mais dans la misère et la souffrance. Pour ne pas avoir voulu faire ce qu’ils savaient être bon à faire, bien des jeunes inexpérimentés, mais aussi des vieux lassés de la vie, se retrouvent dans de grandes détresses qui finissent en suicide. Pourtant pour tous il y a toujours cette invitation :
Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs… (Hébreux 4, 7)
Pour changer de vie et trouver le véritable bonheur - devenir bienheureux - il ne faut pas des années d’attente mais de l'obéissance. Il suffit d’écouter et apprendre à pratiquer les paroles que Jésus Christ enseigne dans le « Sermon sur la Montagne ». Croire ses paroles est une chose, leur obéir autre chose. Ce qui importe dans la vie, et surtout dans la vie chrétienne, c’est l’obéissance. De Jésus Christ nous avons ce témoignage :
Tout Fils qu'il était, il apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance ; après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel. (Hébreux 5, 8)
C’est grâce à son obéissance que Jésus Christ a atteint le plus haut degré de perfection et est devenu pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel. Il n’y a pas de bonheur sans obéissance ni dans ce monde ni dans le monde à venir. Mais où, et auprès de qui, peut-on encore apprendre à obéir ? De nos jours ce ne sont plus les enfants qui apprennent à obéir aux parents (s’ils en ont encore) mais les parents aux enfants.
Les Hébreux qui sortirent de l’Égypte ont tous traversé miraculeusement la mer Rouge ; au désert ils ont tous vu de nombreux miracles et partagé les mêmes bénédictions. Mais dès les premières adversités ils commençaient à murmurer et à se plaindre. Ils avaient foi en les promesses de Dieu concernant la terre promise, mais n’étaient pas prêts à obéir à ses directives. A quoi peuvent bien servir des miracles s’ils ne suscitent pas de l’obéissance ? Josué et Caleb furent les seuls de leur génération à croire et à obéir. Pour eux, croire et obéir allaient de pair et signifiait : patienter, persévérer et rester ferme. Leur foi et leur obéissance avaient pour fruit : la transformation des adversités et tribulations dans le désert en bénédiction. Nous obtenons le même fruit en mettant en pratique les paroles de Jésus Christ :
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. (Jean 15, 4)
Demeurer sur la vigne signifie persévérer dans les épreuves et les tribulations (le froid, la chaleur, la pluie, la grêle) afin de pouvoir porter du fruit. Et comme cela n'est pas toujours facile dans la vie quotidienne, nous avons besoin d’être encouragés et exhortés :
Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien. (Romains 12, 21)
Il y a d’innombrables situations où l’on peut surmonter le mal par le bien : des employeurs injustes, des collègues impossibles, des voisins hostiles, des conjoints entêtés, d’enfants désobéissants… Dans ces situations conflictuelles, les plaintes, les protestes, les colères, les emportements n’aggravent que les circonstances ; autrement efficace pour calmer les cœurs affligés et blessés sont des paroles bonnes, des douceurs, des fleurs... Si le succès n’est pas instantané, c’est que l’adversaire a besoin davantage de paroles bonnes, de douceurs, de fleurs… Dans la plupart des cas les discordes et malentendus se surmontent ainsi facilement.
Faire valoir son droit, se quereller et saisir des juges pour obtenir gains (surtout quand il s'agit d'argent), n’apporte ni paix ni bénédictions. La foi en la Parole de Dieu procure (sans réunion de prière particulière), courage et force à toujours bien faire, à faire le bien. Nous découvrons des sources d'eau vives dans nos déserts dès lors que nous disons, nous aussi, comme Jésus notre précurseur, mon Père :
Pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! (Marc 14, 36)
Notre volonté est notre vie. C’est en faisant la volonté de Jésus Christ que nous devenons semblables à lui. On peut prêcher beaucoup concernant le bien et le mal, mais l'audibilité ne peut être forcée. Il faut un cœur qui entend : surmonte le mal par le bien pour comprendre que c’est l'Esprit qui parle et montre les occasions pour éliminer (faire mourir) les œuvres du corps. L'obéissance de la foi n’apporte que des bénédictions. Ainsi qu’il est dit :
Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? (Jean 11, 40)

K. Woerlen (publié le 25 janvier 2021)