Devenus héritiers

En lui [Christ] nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté, afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d'avance avons espéré en Christ . (Éphésiens 1, 11-12)
La résolution que Dieu prit «d'après le conseil de sa volonté» ne concerne pas notre héritage céleste mais la manière dont est opéré l'élection des héritiers. C'est grâce à cette élection que nous pouvons entrevoir l'héritage céleste qui nous attend, hors des temps, dans la lumière et que l'apôtre Paul appelle aussi :
Le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. (Philippiens 3, 14)
Toutefois, nul ne peut hériter sans se trouver dans la situation légale d'un héritier. C'est pourquoi, pour pouvoir entrer dans la famille des enfants de Dieu et devenir héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, nous devons impérativement naître de nouveau d’eau et d’Esprit.
Car, si nous sommes fils, nous sommes aussi héritiers par la grâce de Dieu. (Galates 4, 7)
Comme Nicodème qui demanda à Jésus : « Comment un homme peut-il naître, étant vieux ? » d’autres se demandent : « Est-il possible qu'un pécheur devienne un héritier de Dieu ? » Oui, cela est possible, mais à deux conditions : Premièrement, il faut être décidé à renoncer à son héritage adamique - le péché originel ; secondement, il faut être disposé à s'adresser à Jésus-Christ (seul médiateur entre Dieu et les hommes) pour apprendre de lui tout ce qu'il convient de faire pour passer des ténèbres à son admirable lumière.
Heureusement que Dieu n'impute jamais l'héritage du péché à ceux qui désirent en être affranchis. Même le plus grand malfaiteur repentant qui implore Jésus-Christ : « Souviens-toi de moi dans ton règne », reçoit assurément cette même réponse que le brigand repentant sur la croix : « Je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 42-43). Il n'y a finalement que ceux qui méprisent et repoussent l'élection en Christ qui ne peuvent être pardonnés. Car en préférant leur héritage adamique à la filiation de Dieu, ces êtres dédaigneux se condamnent eux-mêmes.
Lorsque le bateau qui amena Paul à Rome fit naufrage, quelques uns des soldats qui escortaient les prisonniers voulaient les tuer de crainte qu'ils ne s'enfuient. Mais l'apôtre n'était pas indifférent aux malheurs et souffrances de ses infortunés compagnons de voyage condamnés à mourir. Et c'est grâce à la prière et la sensibilité de Paul, l’unique croyant qui se trouvait à bord du navire que tous les occupants furent épargnés et sauvés (Actes 27, 41-44).
De la même manière nous pouvons comme Paul servir à la louange de la gloire de Dieu en intercédant pour ceux qui ne savent pas prier. Leurs détresses devraient nous interpeller et cela d'autant plus que nous savons bien que nul ne peut être sauvé sans prière. Collaborons avec Dieu, avec crainte et tremblement, en intercédant pour tous ceux que nous portons dans nos cœurs, pour qu'il leur manifeste sa miséricorde et sa grâce (Philippiens 1,4-6). C'est à quoi nous exhorte également l'apôtre Jacques en nous rappelant que :
La prière fervente du juste a une grande efficace. (Jacques 5, 16)
Il ne serait pas seulement insensé mais déplorable de notre part de ne pas souhaiter le meilleur à ceux qui nous entourent et de négliger le pouvoir de la prière. Car la prière est non seulement efficace, elle est aussi une manifestation de notre reconnaissance envers Dieu pour toutes les grâces reçues. Et puis, la prière est une expression de notre espérance vivante et de notre désir de hâter l'avènement de Christ.
Toute véritable conversion est une déclaration de guerre à Satan. Il en résulte des épreuves et des combats qui peuvent être très pénibles à supporter. Il est primordial alors que nous ne nous laissions pas abattre par les soucis et les inquiétudes qui nous assaillent et que nous leur résistions fermement. Les inquiétudes et les soucis sont des tromperies du péché qui risquent nous détourner de notre précurseur Jésus-Christ et de nous ravir la couronne promise. Rejetons tous ces fardeaux qui freinent notre course, et nos tribulations se changeront en victoires !
Nous sommes bien loin de tout savoir et nous ne comprenons que rarement le traitement que Dieu nous applique et sa manière d'agir. Mais gardons confiance et laissons-lui le soin de nous former et éduquer comme il l'entend. Croyons fermement qu'il fait toujours tout concourir à ce que « nous servions à la louange de sa gloire ». Cela aussi est son œuvre ! Nous n'avons aucun mérite pour être appelés enfants de Dieu. Pourtant, nous le sommes ! Tout n'est que pure grâce !
C'est parce que la présence merveilleuse de l'Esprit peut nous préserver de tout mal, que nous sommes exhortés à souffrir comme de bons soldats de Jésus-Christ. (2 Timothée 2, 3) Oui, ne nous relâchons jamais mais imitons :
Ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. (Hébreux 6, 12)
Si nous persévérons sans plainte et sans murmure le long de notre pèlerinage, le voile qui nous cache en partie la gloire céleste ne manquera pas à se lever de plus en plus jusqu'au « jour de Christ » où l’œuvre de Dieu sera accomplie parmi les hommes. (Philippiens 1, 1-7) Dans l'éternité nous refléterons alors ce que nous sommes devenus sur terre et nous comprendrons pleinement la manière merveilleuse avec laquelle Dieu nous avait traités pour faire de nous «une louange de sa gloire».
Et c'est avec raison que nous chanterons et répéterons avec les anges des cieux ce qu'ils exprimaient à la création :
Tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. (Genèse 1, 31)
Alléluia ! Le salut, la gloire, et la puissance sont à notre Dieu. (Apocalypse 19, 1)

K. Woerlen (publié le 25 juillet 2019)