De nos adversaires

Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. (Éphésiens 6, 12)

Les croyants saints et fidèles n’ont à vrai dire qu’un seul adversaire : Satan. Cet ange de lumière qui, tombé du ciel comme l’éclair, (Luc 10, 18) est la source du désordre qui perturbe l’humanité. Lui et son armée d’esprits du mal sont à l’origine des lois humaines qui méprisent le christianisme, dépénalisent les passions charnelles les plus vulgaires et promettent aux citoyens le bonheur par la satisfactions des sens et désires charnels. Les esprits du mal sont des personnalités sans corps, des génies mauvais, pervers, religieux, intelligents, cultivés, rusés qui conseillent les dirigeants des peuples et agressent ceux qui se plaisent dans la loi de l’Éternel.
Ce sont ces puissances des ténèbres qui, par personnes interposées, ont crucifié le Seigneur de gloire. Ah ! s’ils en avaient connu les conséquences, ils ne l’auraient jamais fait. Car en crucifiant une victime innocente, placée entre deux brigands notoires, ce sont leurs fausses accusations qui furent données en spectacle à la face du monde.
Christ a effacé, au détriment des ordonnances légales, la cédule de notre dette, qui nous était contraire ; il l'a supprimée en la clouant à la croix. Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle à la face du monde, en les traînant dans son cortège triomphal. (Colossiens 2, 14-15)
Christ triompha de Satan en préférant mourir plutôt que de se venger. Sur la croix qu’il révéla l’imposture de Satan et ses fausses accusations ; il y démasqua et exposa à la face du monde les puissances démoniaques ; et dans le cortège triomphal de sa résurrection il exposa ceux pour qui il pria : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. Satan ne comprit avoir été dupé par la croix que lorsque le secret de sa puissance maléfique fut dévoilé par l’Esprit Saint - ce défenseur des victimes - qui insuffla aux disciples le courage de proclamer la vérité.
L’expression « chair et sang » ne désigne pas la nature mais les personnes humaines. Et pourquoi ? Parce que le diable n’a pas besoin d’agresser l’homme incroyant dont il maîtrise l’intérieur. Ce n’est qu’à partir du jour où l’homme nait de nouveau d’eau et d’Esprit que Satan ne peut l’agresser que de l’extérieur. Alors, pour éviter que ses esprits du mal ne détruisent la foi qui nous fait vivre, nous devons leur résister dans une lutte sans merci.
Bien que nous n’ayons pas à lutter contre « la chair et le sang » nous ne pouvons nous soustraire à résister aux puissances, autorités occultes et esprits démoniaques qui régissent notre monde. Ces esprits ténébreux sont  si puissants qu’ils transforment facilement des hommes ordinaires en des dictateurs monstrueux qui ont en commun de transformer le monde en un champ de bataille aux millions de morts. Bien que ces monstres soient au service de leur maître, « le diable meurtrier depuis l’origine », ils nous inspirent davantage de pitié que de crainte.
Contrairement à Adam, qui fut crée sans généalogie, sans connaissance d’un passé, et qui ne savait rien de « la mort » contre laquelle Dieu le mit en garde, nous, nous savons ce qu’est la mort pour avoir goûté au péché avant d’entendre la parole de Dieu. N’ayant plus d’excuse pour faire de mauvais choix, nous seront jugés plus sévèrement qu’Adam si nous faisons le contraire de ce que nous savons être bon.
Il est impossible, en effet, pour ceux qui une fois ont été illuminés, qui ont goûté au don céleste, qui sont devenus participants de l'Esprit Saint, qui ont goûté la belle parole de Dieu et les forces du monde à venir, et qui néanmoins sont tombés, de les rénover une seconde fois en les amenant à la pénitence, alors qu'ils crucifient pour leur compte le Fils de Dieu et le bafouent publiquement. (Hébreux 6, 4-6)
Pour ne pas renier la vérité, nous devons être prêts à partager les souffrances de Christ : toutes sortes d’opprobres, de persécutions, de moqueries et de hontes, sans cause. Mais pour sortir victorieux de ce combat spirituel, nous devons endosser l’armure de Dieu qui est adaptée à la nature du combat.
Les esprits mauvais, qui inspirent tout ce qui est pervers dans ce monde, vont de pair avec les esprits de suspicion, d'accusation et de calomnie qui suspectent de mauvaises intentions derrière tout ce que nous pouvons faire. Il suffit d’observer comment le moindre oublie, la moindre négligence, peut durablement troubler les rapports humains. Une conversation avec un proche suffit de persuader un tiers suspicieux que l’on déblatère sur lui. Offusqué, il ne tardera pas à contaminer d’autres avec ses soupçons destructifs. Que faire alors ? Les rapports humains, bienveillant et pacifique ou malveillant et belliqueux, étant toujours réciproques, il ne faut jamais s’opposer aux médisants. Ne sachant pas quel esprit les anime, ces personnes ont besoin et de nos prières et d’être aimés et éclairés.
Nous savons peu du monde invisible. Mais nous savons que les anges de Dieu sont comme des vents et ses serviteurs comme des flammes de feu au service des saints. (Hébreux 1, 7) Quant aux esprits des ténèbres, Jésus apporte quelques éclaircissements par sa rencontre avec deux hommes que des esprits démoniaques tourmentait :
Au pays des Gadamériens, deux démoniaques, sortant des tombeaux, vinrent à sa rencontre, des êtres si sauvages que nul ne se sentait de force à passer par ce chemin. Les voilà qui se mirent à crier : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ?
Ces démoniaques savaient que Jésus est le Fils de Dieu et quel sera leur sort dans l’au-delà. Es-tu venu ici pour nous jeter, avant le temps, dans les tourments qui nous attendent, lui demandèrent-ils ?
Et les démons suppliaient Jésus : ‘Si tu nous expulses, envoie-nous dans ce troupeau de porcs’. ‘Allez’ leur dit-il. Sortant alors, ils s'en allèrent dans les porcs, et voilà que tout le troupeau se précipita du haut de l'escarpement dans la mer et périt dans les eaux. (Matthieu 8, 28-32)
Les esprits mauvais sont à l’aise dans les corps humains. Sans corps ils souffrent comme dans un étang de feu. D’où leur demande d’entrer dans les porcs. Jésus le permit. Mais mal leur en prit : même les porcs préférèrent périr dans la mer plutôt que d’avoir pour compagnon des esprits mauvais.

K. Woerlen (publié le 5 février 2014)