Christ, chef suprême

Il a tout mis sous ses pieds, et il l’a donné [Christ] pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. (Éphésiens 1, 22-23)
Lorsque les disciples virent Jésus subitement s’élever dans les airs et disparaître derrière un nuage, ils restèrent là, les yeux rivés au ciel, quand deux envoyés célestes les prévinrent que Jésus réapparaîtra un jour de la même manière qu’ils l’on vu monter au ciel (Actes 1, 9-11). Depuis cet évènement les disciples ont estimé que Christ devait revenir sur terre, sous une forme physique, pour y établir le royaume de Dieu qu’il avait annoncé au début de son ministère public. Cependant leur attente se prolongea et des moqueurs tournaient en ridicule ce prétendu règne de Dieu. Et aujourd’hui beaucoup de chrétiens, saisit par le même doute, se demandent comme eux :
Où en est cet avènement promis ? Nos pères sont morts et tout continue son cours ; depuis que le monde est monde, rien n'a changé. (2 Pierre 3, 3-4)
Est-ce que vraiment rien n'a changé depuis la venue de Christ ? Bien sûr que non ! Nous sommes suffisamment instruits et conscients de nos jours pour comprendre que, depuis le jour de la Pentecôte où l’esprit de Christ - le Saint-Esprit - a été répandu sur les disciples, le monde a été bouleversé dans tous les domaines - en bien comme en mal.
Bien que l’humanité demeure toujours sous la domination de Satan, nous constatons que, d'une manière générale, l'homme vit dans un environnement bien meilleur que par le passé. Ses conditions sociales ont tellement évoluées qu’il est difficile d’en imaginer la suite… L’homme aurait-il encore besoin de Dieu et de Christ ?
Certainement ! Mais peut-être moins pour vivre sur cette terre sans avenir (que nous quitterons tous de gré ou de force) où l’homme c’est donné ses propres dieux que pour vivre dans un autre monde : le royaume des cieux. C’est dans ce royaume spirituel et céleste que tout ce qui existe dans l'univers, les choses visibles et invisibles, les choses présentes et celles à venir, est placé sous la souveraineté de l’amour de Christ.
Christ a été donné comme tête de l’Eglise qui est son corps. C'est dans cette position éminemment élevée (mais humble et aimante aux yeux de Dieu) qu’« il remplit tout en tous » de sorte que chaque membre du corps peut se reconnaître aux fruits que l'Esprit de Christ produit en lui. L’Eglise qui représente l’ensemble des membres de son corps est la plénitude d’une oeuvre que le Créateur conduit jusqu’à son parfait achèvement.
Pour parfaire le développement de tous ses membres, Christ se donne à l'Eglise et l'Eglise se donne à lui. Il s'agit là de cette relation d'amour que l'apôtre illustre en prenant comme exemple le mariage lorsque l’harmonie règne entre l’époux et l’épouse. (Ephésiens 5, 25-33) Christ prend soin de son épouse - l'Eglise - parce qu'elle est son corps, « la plénitude » qu'il s'est acquis par sa mort et sa résurrection. Il ne peut se passer ni se séparer de celle qu'il admire et comble des richesses de ses dons. Peu lui importe le petit nombre qui compose l'épouse. Ce qui importe à ses yeux ce n'est pas la quantité mais sa beauté, cette parure intérieure qui reste encore cachée aux yeux du monde. C'est pour faire resplendir son épouse dans toute sa beauté que Christ se préoccupe à «remplir tout en tous». Alors, le jour où son épouse atteindra sa pleine maturité sera son jour de gloire, le jour de révélation où m’épouse apparaîtra en présence de son divin époux. (Apocalypse 19, 7-8)
La dépendance entre époux et épouse étant est réciproque, il n’y a rien de plus normal qu’elle serve celui qui l’a aimé le premier et qui l’a attiré par son obéissance exemplaire. C’est elle qu’il désir faire siéger avec lui sur des trônes pour juger (avec amour) ceux qui sur terre avaient traités les disciples comme leur maître. Bien que les saints et fidèles disciples soient peu nombreux dans ce monde, l'apôtre les appelle «la plénitude de celui qui remplit tout en tous».
Nous comprenons par là que le véritable Christ n'est pas cet esprit inaccessible dont le monde religieux nous rabâche les oreilles, mais l’Esprit Saint qui rend vivants ceux qui désirent sortir des ténèbres de la mort en remplissant leur cœur de son amour. C’est pour cette raison que nous sommes devenus, après avoir été comme morts dans le péché, des enfants de Dieu. La puissance de vie qui est en Jésus-Christ a changé notre vie par l’amour que l’Esprit a déversé dans nos cœurs. Affranchis de la puissance du péché, nous pouvons désormais glorifier notre Père céleste, que nous vivions ou que nous mourions. Nos délices sont en Christ qui partage avec nous la puissance cachée de sa gloire et qui nous comble de ses vertus, sa justice, sa paix et sa joie. Alors, pourquoi irions-nous chercher ailleurs puisque nous avons tout pleinement en lui, le chef de toute domination et de toute autorité. (Colossiens 2, 10)
Comme les anges du ciel se réjouissent de tout pécheur qui se convertit, Christ, lui, se réjouit tellement des saints et fidèles qui subissent victorieusement les épreuves et les tentations durant leur vie sur terre qu’il les invitera :
Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. (Matthieu 25, 34).

K. Woerlen (publié  le 25 septembre 2019)