Vers le royaume des cieux

Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur devait venir, il aurait veillé et n'aurait pas permis qu'on perçât le mur de sa demeure. (Matthieu 24, 42-43)
Le royaume des cieux est semblable, nous dit Jésus, à dix vierges qui prirent leurs lampes pour aller à la rencontre de l'époux. (Matthieu 25, 1-12) Cette parabole interpelle bien des croyants qui se demandent s’il n’y aura qu’un petit nombre qui soit sauvé. Cette parabole montre comment toutes les vierges s’assoupirent et finirent par céder au sommeil dans l’attente de l’époux.
Mais à minuit, quand un crie retentit : Voici l'époux; allez à sa rencontre ! Elles se réveillèrent et prirent leurs lampes. Cependant, seules cinq des vierges étaient prêtes et allèrent avec leurs lampes allumées rejoindre l’époux dans la salle des noces. Les cinq autres avaient des lampes qui s’éteignirent en raison d’un manque d'huile et elles cherchèrent le chemin dans l'obscurité. La recherche pour trouver davantage d'huile prit tellement de temps que ces vierges folles se trouvèrent à leur retour devant une porte fermée.
Amasser de l'huile est une course contre la montre, un temps de grâce. Il nous est imparti pour apprendre à marcher dans les traces de Christ et vivre selon son enseignement. Recueillir au bon moment de l’huile pour les lampes est un renoncement sur la voie étroite qui mène à la vie. Jésus-Christ a été oint d’une huile de joie au-dessus de ses frères parce qu'il haïssait l'injustice et aimait la justice. (Hébreux 1, 9) Haïr l'injustice et aimer la justice est la marque des disciples du Christ. Comme leur maître, ils apprennent dans les tentations et les épreuves quotidiennes à dire au Père céleste:
Non pas comme je veux, mais comme tu veux. (Matthieu 26, 39)
Ce n’est qu’en surmontant fidèlement nos épreuves quotidiennes, que nous recueillons, comme les vierges sages, l’huile précieuse qui éclaire, que nous devenons de plus en plus semblable à Jésus et recevons joie et sagesse. Dans la mesure où tout ce qui est humain, terrestre et entêtement meure - une image des olives « écrasés » qui donnent de l’huile - nous manifestons la vie de Christ. Et alors cette promesse nous appartient :
Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera. (Luc 9, 24)
Bien des croyants espèrent aller au ciel parce qu'ils vont à l'église, croient en Dieu, l'adorent, lui chantent, le supplient de les aider, et disent avec leurs lèvres, Seigneur! Seigneur! Mais la piété ne se mesure pas en paroles, mais par la vie, à l’art et la manière dont nous tenons compte des avertissements de Dieu. La vie quotidienne révèle clairement si nous prenons à cœur cette invitation du Christ :
Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour, et qu'il me suive. (Luc 9, 23)
La volonté propre domine la plupart des gens aussi longtemps qu'ils vivent. Ils exigent même, au-delà la mort, que leur « dernière volonté » soit respectée. Cette volonté propre se manifeste très tôt chez les petits enfants quand ils commencent à crier : « Je veux, je veux! » La volonté propre engendre des tensions et des conflits. Si les enfants n’apprennent plus à obéir (ce qui est de moins en moins le cas), la vie famille et la vie sociale deviennent cauchemardeuse.
Déjà du temps de Noé, la méchanceté était grand sur terre, le cœur des hommes ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée. (Genèse 6, 5-8) Les contemporains de Noé étaient si méchants et attachés aux choses de la terre, qu'ils ne purent entrer dans l'arche et furent perdus. Seul Noé trouva grâce parce qu’il fit tout ce que Yahvé lui avait demandé.
Yahvé dit à Noé : Entre dans l'arche, toi et toute ta famille, car je t'ai vu seul juste à mes yeux parmi cette génération. (Genèse 7, 1
Nous aussi nous sommes sauvés par grâce si, comme Noé, nous vivons pieusement et gardons les commandements de Dieu. Non ce que nous affirmons est décisif, mais ce que nous faisons. Nos œuvres montrent à quel point nous aimons le Seigneur. C’est pour cette raison que les lettres aux sept églises (Apocalypse 2-3) répètent ces mots : Je connais tes œuvres.
Dans toutes les églises on trouvait de ces œuvres louables qui sont aussi de nos jours une bénédiction pour les hommes. Des œuvres commet : labeur, patience, pauvreté, fermeté, amour, foi, fidélité, pureté, disponibilité, souffrir la persécution, garder la Parole de Dieu, faire le bien, etc. Toutefois dans certaines églises on trouvait aussi des œuvres répréhensibles. Telles que : cécité, nudité, misère, faux enseignements, idolâtrie, adultère, complaintes, tiédeur, mort, etc. Des œuvres qui apportaient une telle honte et misère sur les églises, qu’elles allaient être rejetées si elles ne se repentaient et ne se convertissent pas. Autrement dit, elles restent, comme ces vierges folles, si imparfaites qu'elles n’entreront pas dans le royaume des Cieux.
Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, mais il ne peut aider ceux qui persistent dans leurs péchés et méprisent le chemin qui mène à la perfection.
Que dire alors ? Qu'il nous faut rester dans le péché, pour que la grâce se multiplie ? (Romains 6, 1)
Certainement pas ! Aimons Jésus de manière à pouvoir dire comme Joseph :
Comment pourrais-je accomplir un aussi grand mal et pécher contre Dieu ? (Genèse 39, 9)
Le péché ne doit avoir aucun pouvoir sur nous ; il ne mène qu’à la catastrophe. Jésus nous exhorte à nous aimer les uns les autres, comme il nous a aimés, afin de trouver une vie heureuse. Si nous suivons ses traces et souffrons avec lui, nous serons aussi glorifiés avec lui.
Les élus, sur la montagne de Sion, chantent un cantique qu’ils ont appris durant leur vie quotidienne terrestre. C’est le cantique des vainqueurs ; de ceux qui sont rachetés de cette terre. Utilisons le temps de grâce pour apprendre dans nos circonstances à chanter à Dieu avec un cœur reconnaissant des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels. (Colossiens 3 16)
Beaucoup de belles cantiques ont été écrites par des saints et fidèles dans leurs épreuves et tribulations. Chantons ces cantiques quand nous nous rencontrons et nous exhortons d’attendre le retour de Jésus. Alors, quand la trompette sonnera, et que nous sommes encore sur terre, nous seront enlevée pour être toujours avec lui.

K. Woerlen (publié le 5 février 2021)