Pouvoir ou devoir ?

Toutes les choses peuvent se faire de deux manières : de bon cœur, librement, ou bien à contrecœur, de manière forcée. Pour beaucoup la vie n'est qu'un devoir qui s’exprime par un  je dois ou : je n'ai pas le droit  de faire telle ou telle chose. Je dois rester à la maison, les enfants m’y obligent, dit telle mère qui aimerait sortir, rejoindre des amis ou une réunion. Tel autre doit rendre un service, doit donner un témoignage, doit aller à la réunion de prières, doit (encore) écrire une lettre, doit (encore) payer une facture, doit (encore) recevoir de la visite, etc. Que de doit, doit, doit !
Il suffit d'ouvrir les oreilles pour entendre ces je dois dans les conversations. A ces dois on peut ajouter d'autres expressions de la même famille de mécontentements tel que : Je ne peux pas, je n’ai pas le droit, vous, vous avez de la chance, etc. En vérité, de nombreux chrétiens donnent cette triste impression qu'ils sont obligés d'être chrétiens : Ah, si seulement on avait le droit de faire, de voir, de lire, de se conduire comme les autres...
Cependant, Jésus-Christ ne force jamais personne à le croire et encore moins à le suivre ; il invite simplement ceux qui sont disposés à le faire :
Si quelqu'un 'veut' venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui 'voudra' sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. (Matthieu 16, 24-25)
Personne n'est obligé de porter sa croix, de perdre sa vie, de suivre l’exemple de Jésus-Christ et de marcher dans ses traces. (1 Pierre 2, 18-23) Au contraire, dit l'apôtre Paul, tout m’est permis !  (1 Corinthiens 10, 23) Réfléchissons ! Nous avons la permission de suivre Jésus, de porter notre croix et de souffrir injustement ! Nous avons la permission : de rester à la maison au lieu de flâner en ville d’un magasin à l’autre, d’aller en visites, en vacances, à des réunions, etc. Nous avons la permission de donner vie à des enfants, les choyer, les élever et les éduquer ! Oui, heureux l’homme dont l’épouse est au coeur de la maison et les fils à l’entour de la table ! (Psaume 128)
Tout est permis, certes, mais tout n'est pas utile, tout n’édifie pas poursuit l’apôtre Paul. Il nous est permis d’avoir des disputes, des querelles, des plaintes, des murmures, des divisions, des rancunes, de l'avarice, etc. Mais à quoi bon ? Quelle est l’utilité de ces comportements puisque ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le Royaume de Dieu ? (Galates 5, 19-21)
Heureusement il nous est permis également de vivre selon l'Esprit, dans la crainte de Dieu, avec cette piété qui est « utile à tout » et qui a la promesse de la vie présente et de la vie à venir. (1 Timothée 4, 8-9 ; Galates 5, 22-25)
Nous sommes absolument libres de nos choix. Particulièrement le choix de suivre Jésus-Christ doit se faire librement, sans contrainte, de bon cœur. (Romains 6, 17) C'est avec le coeur qu'il s'agit d'obéir à l'a règle de doctrine - aux commandements nouveaux du Christ - dans laquelle nous avons été instruits.
Conduisons-nous donc, en toutes occasions, comme ceux qui peuvent, qui ont le droit et le privilège d’être de ces imitateurs de Christ qui portent leur croix et acceptent toutes choses comme venant de la main de Dieu. N’hésitons d’autant moins à le faire puisque nous savons que :
Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. (Romains 8, 28)
Oui, jamais nous ne devons faire comme Christ, mais toujours nous le pouvons ! Gloire à Dieu !

K. Woerlen (publié le 5 mars 2017)