Les impies ne tiendront pas au jugement

Les impies, les méchants, ne tiendront pas au Jugement, ni les égarés, les pécheurs, à l'assemblée des justes. (Psaume 1, 5)
Dans toutes les communautés religieuses, on trouve des gens qui cherchent Dieu et d’autres qui vivent dans le péché. Il y a des prédicateurs qui prennent la Parole de Dieu au sérieux, et d’autres qui ont l’apparence de la piété, mais ne se tiennent pas dans la vérité, aiment l'argent et souvent commettent l’adultère. De tels serviteurs impies ne tiennent pas au jugement ni dans l’assemblée des justes, parce que les secrets de la vie intérieure du cœur y sont dévoilés.
Qu'il entre un infidèle ou un non-initié, le voilà repris par tous, jugé par tous ; les secrets de son cœur sont dévoilés, et ainsi, tombant sur la face, il adorera Dieu, en déclarant que Dieu est réellement parmi vous. (1 Corinthiens 14, 24-25)
Seul ceux qui marchent dans la lumière, comme Jésus-Christ est dans la lumière, se sentent à l’aise dans l'assemblée des justes. Celui qui ne s’y sent pas à l’aise, soit qu’il tombe sur sa face et se convertit, soit il quitte l'assemblée… généralement avec la pensée : cette assemblée juge sans amour.
Nous devons savoir que la justice et l’impiété n'ont rien en commun. Une union entre la lumière et les ténèbres est de ce faut impossible dans l'assemblée des justes. (2 Corinthiens 6, 14) Car la véritable communion n'existe que parmi ceux qui sont transformés en l'image de Christ. Qui déjà souhaite des amis malhonnêtes, injustes, cupides, avares, inhospitaliers ? Mais celui qui est lui-même malhonnête, injustes cupides, avare, inhospitalier, aura aussi des amis qui le sont. Qui se ressemble, s’assemble.
Si nous aimons la vérité, nous ne nous contentons pas de se dire chrétiens, mais nous suivons l'exhortation de faire mourir : les œuvres du corps (aussi appelés : les actions du corps). (Romains 8:13) C’est-à-dire : nous éliminons (font mourir) tout ce que le Saint-Esprit montre comme obstacle au bonheur. Et cela comprend : ambition, égoïsme, avarice, inquiétude, inhospitalité et des choses semblables. Ce n'est qu'ainsi que le fruit de l'Esprit peut se développer et mûrir. Seulement de cette manière sommes-nous transformés en l'image du Christ de gloire en gloire. La grâce salvatrice de Christ l'emporte sur toutes les erreurs et lacunes et favorise notre développement par la purification.
Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui se rend pur comme celui-là est pur. (1 Jean 3, 2-3)
Partout où la vérité est crue et faite, se développent des assemblées chrétiennes, le corps de Christ est édifié. Il se crée une véritable communauté parmi les frères et soeurs que personne ne peut partager par hypocrisie. Les frères et sœurs répandent la bonne odeur de Christ qui conduit les sincères à la vie, mais qui est pour les autres une odeur de mort.
Grâces soient à Dieu qui, dans le Christ, nous emmène sans cesse dans son triomphe et qui, par nous, répand en tous lieux le parfum de sa connaissance. Car nous sommes bien, pour Dieu, la bonne odeur du Christ parmi ceux qui se sauvent et parmi ceux qui se perdent ; pour les uns, une odeur qui de la mort conduit à la mort ; pour les autres, une odeur qui de la vie conduit à la vie. Et de cela qui est capable ? (2 Corinthiens 2, 14-16)
Pour vaincre notre chair avec ses convoitises et ses désirs, nous devons être nés de nouveau, porter notre croix et nous renier. Cette nouvelle vie répand le parfum de Christ. Pour ceux qui cherchent le salut, il est une odeur qui de la vie conduit à la vie et crée de la confiance et de la communion. Pour les autres, il agit comme une odeur qui de la mort conduit à la mort dont ils se retirent.
Les disciples de Jésus vécurent des choses inhabituelles. Ils reçurent pouvoir sur la puissance du diable, purent expulser des esprits mauvais et reçurent d'autres dons de grâce. Pourtant, ils ne comprenaient pas toujours Christ, surtout quand il leur expliquait :
Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. (Jean 6, 55-56)
Des scribes, des théologiens et des élèves étudient les Saintes Écritures en pensant y avoir la vie éternelle, mais ils ne sont que peu qui viennent à Jésus pour avoir la vie. (Jean 5, 39-40) Ils apprennent à tenir d’éloquents sermons, mais ceux-ci, malgré leurs efforts, ne provoquent pas de séparation entre le bien et le mal, entre la justice et l’impiété. Et pourquoi pas? Parce que leurs belles prédications ne sont que des enseignements sans vie, de la sagesse humaine. Ce n'est pas pour rien que Jésus exhorte :
Faites donc et observez tout ce qu'ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs actes : car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt. (Matthieu 23, 3-4)
Tant que la Parole de Dieu n'est pas devenue chair - vécue et pratiquée, les plus beaux exposés ne provoquent pas de séparation entre la lumière et les ténèbres. Mais cela n’empêche pas les prédicateurs de mettre les auditeurs en garde contre l'avarice, les divisions, les querelles, l’immoralité, en étant adultères, divorcés et sans libéralité ni hospitalité.
Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent :’Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ?’(Jean 6, 60)
Soudainement, les disciples comprirent de quoi il s’agit. Pour plusieurs, il était difficile de comprendre que ce ne sont pas les sermons, les signes et les miracles qui importent, mais que la Parole de Dieu devienne chair, est vécue comme Jésus l'a révélé à travers sa vie vertueuse. Il ne nourrissait pas le peuple avec de belles paroles et des miracles, mais en leur montrant le chemin étroit qui mène à la vie.
C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. (Jean 6, 63)
Jésus a enseigné ce qu'il a fait lui-même. (Actes 1, 1) Il ne discutait la Parole de Dieu mais la révéla. Ses paroles produisaient souvent une scission dans la foule (Jean 7, 43), mais lui-même resta calme, sans colère. Il en est de même avec ses disciples : ils vivent les paroles de Christ - mangent sa chair, et ont ainsi part à sa divine vie.
Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. (Jean 1, 14)
Celui qui lors de la Cène mange le pain et boit de la coupe annonce la mort du Seigneur. Non pas sa mort sur Golgotha, mais la mort sur ses œuvres de la chair qui autrefois agissaient dans sa vie. Par conséquent, ceux qui dans la vie quotidienne sont encore impudiques, envieux, avides, jaloux, coléreuses, etc. ne devraient pas prendre la Cène.
La vie terrestre est un processus de digestion souvent douloureux. Il en est de même de la bonne Nouvelle - l’Évangile. Si l’on entend un beau sermon sur le salut, des miracles, de l'humilité, de la douceur, de la patience et de la paix, on l’avale avec appétit, mais lorsqu’il s’agit avaler dans la vie quotidienne des injustices, des pertes et des calomnies, il y a bien vite des problèmes digestifs. Nous avons besoin de la puissance de l'Esprit pour surmonter les désirs de la chair. Sans quoi nous ne manifesterons jamais la gloire de Christ.

K. Woerlen (publié le 15 janvier 2021)